Bien que la Coproculture, qui est l’examen bactériologique et parasitologique des selles (analyse des bactéries pathogènes), ne soit pas un sujet « glamour », ce domaine d’analyse permet depuis la nuit des temps d’aider à mieux comprendre les infections dont souffre un patient. D’ailleurs, dans l’ouvrage « Une vieille histoire de la merde » l’auteur Alfredo López Austin se penche sur la question de l’excrément dans la culture amérindienne de leur pays, au travers « d’une (vieille) histoire de la merde faite de cent histoires glanées çà et là dans la littérature préhispanique, les Chroniques espagnoles du XVIe siècle, la littérature de la période coloniale, le folklore, les données ethnographiques, les traités médicaux …« . [1]
Ce type d’analyse n’est pas oublié, puisqu’une nouvelle étude annonce qu’un nez électronique renifle les selles pour détecter l’infection. Des chercheurs anglais ont publié des résultats sur un « nez électronique » capable de détecter des souches de bactéries qui peuvent causer des infections mortelles. L’outil a été capable de flairer les différents types de Clostridium. L’équipe de l’Université de Leicester, dont l’étude a été publiée dans la revue Metabolomics, indique que les résultats pourraient être utiles pour le dépistage des patients à l’hôpital. [2]
Les nez électroniques sont déjà à l’étude pour le cancer, par la recherche de l’odeur unique des substances chimiques produites par une tumeur du poumon ou du sein. L’équipe de Leicester a cherché à savoir si les différentes souches de Clostridium – difficiles à suivre, et dont certaines causent des maladies – avaient une chimie différente qui pourrait être détectée par ce nez électronique. Ils ont montré que des niveaux différents de méthanol, des composés soufrés et d’autres ont été produits par les 10 souches différentes testées dans l’étude.
En sentant les différentes souches de Clostridium (« difficile« ), les chercheurs expliquent que « nous pourrions dire lesquelles sont bonnes et lesquelles sont potentiellement mauvaises« . Le nez électronique utilise un dispositif qui permet de mesurer la masse de milliers de produits chimiques à chaque seconde, appelé « spectromètre de masse« . Un enregistrement de chaque produit chimique présent dans un échantillon agit comme une empreinte digitale. En plus d’être en mesure d’identifier de quelle souche d’espèces bactériennes il s’agit, les chercheurs croient pouvoir ainsi mieux comprendre la chimie des bactéries – et ce système pourrait aider à comprendre pourquoi certaines bactéries causent une maladie plus que d’autres.
Ce test de nez électronique pourrait permettre aux médecins de connaître précisément la souche en cause dans une maladie et de donner aux médecins les moyens d’adapter leur traitement.
Sources
- [1] http://www.amazon.fr/vieille-histoire-merde-Alfredo-Austin/dp/2859207910
- [2] http://omicsonline.org/metabolomics-open-access.php ; http://www2.le.ac.uk/offices/press/press-releases/2014/september/scientists-develop-2018electronic-nose2019-for-rapid-detection-of-c-diff-infection
- « Electronic Nose. NASA researchers are developing an exquisitely sensitive artificial nose for space exploration.« , http://science.nasa.gov/science-news/science-at-nasa/2004/06oct_enose/