Des recherches menées par l’Université de York (Angleterre) suggèrent que de nombreuses rivières contiennent des niveaux d’ibuprofène – un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Ces traces d’ibuprofène pourraient avoir une incidence négative sur la santé des poissons et l’écosystème. [1]
En utilisant une nouvelle approche de modélisation, des chercheurs ont estimé les niveaux de 12 composés pharmaceutiques dans les rivières à travers le Royaume-Uni. Ils ont constaté que la plupart des composés sont susceptibles de ne causer qu’un faible risque pour la vie aquatique, tandis que l’ibuprofène [2] semble avoir un effet négatif dans près de 50% des tronçons de rivière étudiés.
Les résultats de l’étude, qui portait sur l’environnement du département de York – réalisée par le Centre for Ecology and Hydrology, F. Hoffmann-La Roche Ltd (Suisse) et l’Agence de Recherche pour l’alimentation et l’environnement (Fera) – sont rapportés dans la revue Environment International de juillet 2014.
Première étude du genre à établir le niveau de risque posé par l’ibuprofène à l’échelle d’un pays, les chercheurs ont examiné 3112 tronçons de rivière qui reçoivent des eaux usées de 21 millions de personnes. Le Pr Alistair Boxall, de l’Université du York et directeur de la recherche, a déclaré : « les résultats de notre recherche montrent que nous devrions avoir plus grande attention aux impacts environnementaux des médicaments tels que l’ibuprofène ». [1]
Les chercheurs ont mis au point une approche de surveillance et de modélisation combinée qui prend en compte des facteurs tels que : la non utilisation des médicaments prescrits aux patients, et les différences de métabolisme chez les personnes qui utilisent un médicament d’une liste pré-établie.
Cette nouvelle approche tient également compte des processus d’élimination dans le réseau d’assainissement local et des disparités dans l’efficacité des différentes technologies de traitement des eaux usées. De cette façon, le rapport fournit des estimations plus précises des concentrations de composés entrants dans les rivières, en comparaison aux approches de modélisation précédentes.
« Les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles » [3]
Les chercheurs concluent en indiquant que : « bien que notre étude ait porté sur les produits pharmaceutiques, l’approche développée pourrait également être utile pour évaluer les risques de l’autre », comme la fuite des produits chimiques – et pourrait contribuer à éclairer la compréhension des processus de dissipation pour les produits pharmaceutiques dans différents types d’environnement.
Enfin, n’oubliez pas que les médicaments non utilisés doivent être recyclés et non jetés dans la Nature ou évacués dans vos eaux usées. Pour les recycler, rapporter vos médicaments dans votre pharmacie la plus proche. Votre pharmacien se chargera de les collecter pour un recyclage dans les normes.
Sources
- [1] « Exploiting monitoring data in environmental exposure modelling and risk assessment of pharmaceuticals », http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412014002396
- [2] Définition de l’ibuprofène, http://www.vidal.fr/substances/1844/ibuprofene/
- [3] http://www.cyclamed.org/collecte