Allaiter son bébé est une étape importante de la vie pour le développement de l’enfant. Modèle d’alimentation idéal pour les nourrissons, l’allaitement maternel a un impact différent de l’allaitement artificiel.
D’ailleurs, les femmes qui allaitent leurs enfants plus longtemps montrent une plus grande sensibilité maternelle bien au-delà des années du nourrisson et du tout-petit, selon une étude longitudinale de 10 ans publiée le 30 octobre 2017 par l’American Psychological Association. Les résultats de cette étude ont tenu même après avoir tenu compte de la névrose maternelle (baby blues), des attitudes parentales, de l’ethnicité, de l’éducation de la mère et de la présence d’un partenaire.
L’allaitement maternel plus long prédit une augmentation de la sensibilité maternelle au fil du temps
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la durée de l’allaitement maternel prédit un changement au fil du temps de la sensibilité maternelle. Des recherches précédentes suggéraient déjà un lien entre l’allaitement maternel et la sensibilité précoce de la mère, mais rien n’indiquait que les effets de l’allaitement iraient au-delà de la période où l’allaitement était terminé.
La sensibilité maternelle a été définie comme le moment synchrone de la réponse de la mère à son enfant, son ton émotionnel, sa flexibilité dans son comportement et sa capacité à lire les signaux de son enfant. Même si l’augmentation de la durée de l’allaitement maternel conduit à une plus grande sensibilité maternelle au fil du temps, les tailles d’effets étaient faibles, selon l’article. Cela signifie que l’interaction étroite vécue pendant l’allaitement peut être l’une des nombreuses façons dont le lien est renforcé entre la mère et l’enfant.
L’allaitement maternel est un facteur de santé autant qu’un facteur parental
Les chercheurs ont analysé les données provenant d’entrevues avec 1 272 familles. Elles ont été recrutées à partir de 10 sites aux États-Unis en 1991, lorsque leurs enfants étaient âgés d’un mois, les mères ont répondu à un entretien à domicile et sont devenues membres de l’échantillon initial de l’étude. L’échantillon comprenait une proportion importante de parents moins éduqués (30% n’avaient pas d’études collégiales) et de familles appartenant à des minorités ethniques (13% étaient afro-américains).
Les femmes de l’étude ont allaité pendant 17 semaines en moyenne. Moins de 1% allaitaient pendant 24 mois et 29% n’allaitaient pas du tout. Les chercheurs ont interviewé et filmé les familles chez eux périodiquement jusqu’à ce que leur enfant atteigne l’âge de 11 ans.
Dans le cadre de l’étude, les parents ont interagi avec leurs enfants pendant des scénarios de jeu libre et des tâches de résolution de problèmes adaptées à leur âge. Par exemple, lors de la visite de six mois, les parents et les bébés jouaient avec des jouets et, quand les enfants avaient 4 ans, ils complétaient un labyrinthe ensemble. Quand les enfants étaient en cinquième année, les mères ont parlé à leur enfant d’une zone de désaccord possible, et ont également travaillé avec leur enfant pour construire une tour en cure-dents. Les chercheurs ont évalué la qualité de l’interaction collaborative, comme le niveau de soutien de la mère, le respect de l’autonomie de son enfant et les niveaux d’hostilité.
Enfin, bien que les pères aient participé aux interviews à domicile, il n’y avait aucune corrélation entre la durée de l’allaitement de la mère et la sensibilité des hommes envers leurs enfants.
A préciser que cette étude ne vise pas à diminuer les expériences de liaison des femmes qui ne sont pas en mesure d’allaiter. La conclusion des chercheurs est que l’allaitement maternel est un facteur de santé autant qu’un facteur parental.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Novembre 2017
Sources externes
- « Breastfeeding Duration Predicts Greater Maternal Sensitivity Over the Next Decade », 30 Octobre 2017, http://dx.doi.org/10.1037/dev0000425