En 2016, selon les chiffres du CSA, 93,9% des foyers français déclaraient avoir un téléviseur.
Ajouté à ce chiffre, les ordinateurs, les téléphones mobiles (smartphone), et la tablette tactile, on dénombre au total environ 5,5 écrans par foyer.
Dès lors, le pouvoir des écrans est incontestable.
Cependant, bien qu’ils soient pratiques, tous les écrans électroniques perturbent le sommeil des enfants.

L’effet perturbateur du numérique sur le sommeil
Pourquoi les enfants et adolescents sont particulièrement sensibles à l’impact perturbateur du sommeil de l’électronique ?
Avec leurs cerveaux, leurs habitudes de sommeil et leurs yeux toujours en développement, les enfants et les adolescents sont particulièrement vulnérables aux effets perturbateurs du sommeil du temps passé devant un écran.
Selon une étude publiée le 1er novembre 2017 dans la revue Pediatrics, il est impératif de protéger les enfants et d’abattre les mauvaises habitudes pour protéger la santé des enfants.
La grande majorité des études révèlent que les enfants et les adolescents qui consomment plus de contenu multimédia risquent davantage de souffrir de troubles du sommeil.
Avec cette nouvelle étude, les chercheurs ont voulu aller plus loin en examinant les études qui pointent également vers les raisons pour lesquelles les médias numériques affectent le sommeil.
90% des études sur les jeunes de 5 à 17 ans du monde entier ont montré que plus de temps d’écran est associé aux heures de coucher tardif, moins d’heures de sommeil et une qualité de sommeil plus faible.

Les facteurs biologiques, neurologiques et environnementaux jouent tous un rôle
Parce que leurs yeux ne sont pas entièrement développés, les enfants sont plus sensibles que les adultes à l’impact de la lumière sur l’horloge interne du corps.
Le risque de perturber le rythme circadien est omniprésent.
La lumière est le principal chronomètre de notre horloge cérébrale.
Lorsque la lumière frappe la rétine dans l’œil le soir, elle supprime la mélatonine, une hormone retardatrice du sommeil, retardant ainsi la somnolence et retardant le chronomètre.
L’exposition et la sensibilité des enfants à cette lumière sont encore plus grandes que chez les personnes âgées.
Les auteurs soulignent une étude qui a révélé que lorsque les adultes et les enfants d’âge scolaire étaient exposés à la même quantité et intensité de lumière, les niveaux de mélatonine des enfants diminuaient deux fois plus.
Des études ont également montré que la « lumière bleue » à courte longueur d’onde – omniprésente sur les tablettes et smartphones – est particulièrement efficace pour supprimer la mélatonine.

À travers les jeunes yeux d’un enfant, l’exposition à un écran bleu vif dans les heures qui précèdent le coucher est la tempête idéale pour supprimer le sommeil et amener à des perturbations circadiennes.
La stimulation psychologique des médias numériques – qu’il s’agisse d’une exposition à des médias violents ou des textos avec des amis – peut également saboter le sommeil en stimulant l’excitation cognitive.
Les auteurs notent également que les enfants et les adolescents qui laissent un téléphone ou un ordinateur durant la nuit dans leur chambre sont beaucoup plus susceptibles d’avoir des problèmes de sommeil.
Plus de 75% des jeunes ont des médias basés sur écran dans leurs chambres, 60% interagissent avec eux dans l’heure avant le coucher, et 45% utilisent leurs téléphones comme une alarme.

Les médias numériques et le sommeil dans l’enfance et l’adolescence
En plus de résumer les recherches antérieures, cette nouvelle étude fixe des objectifs pour la recherche future, y compris l’examen de l’impact du temps d’écran sur les tout-petits et les enfants d’âge préscolaire.
Le paysage des médias numériques évolue si rapidement que nous devons rattraper notre retard pour répondre à quelques questions fondamentales.

L’utilisation des appareils mobiles a triplé chez les jeunes enfants depuis 2011, les enfants de moins de 8 ans les utilisant 48 minutes par jour et de nombreux parents intégrant les médias numériques dans la routine du coucher.
Enfin, il faut peu de lumière pour influer le sommeil et le rythme circadien chez les jeunes enfants, et il devient indispensable que les parents agissent.
Les années préscolaires sont une période de développement très sensible au cours de laquelle l’utilisation des médias numériques devient de plus en plus omniprésente.
Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas encore sur les conséquences des usages d’outils multimédias.

3 recommandations aux parents sur l’usage des écrans par les enfants
- Limitez l’utilisation des médias par les enfants dans l’heure qui précède le coucher.
- Éteignez tous les appareils électroniques, y compris le vôtre, à l’heure du coucher, et stockez-les dans un endroit central à l’extérieur des chambres.
- Retirez tous les médias électroniques de la chambre de votre enfant ou de votre adolescent, y compris les téléviseurs, les jeux vidéo, les ordinateurs, les tablettes et les téléphones cellulaires.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Novembre 2017
Sources externes
- « Digital Media and Sleep in Childhood and Adolescence », Pediatrics, 2017, S92 DOI: 10.1542/peds.2016-1758J
- « Children and Adolescents and Digital Media », Pediatrics, Novembre 2017, http://pediatrics.aappublications.org/content/138/5/e20162593
- « Digital Screen Media and Cognitive Development », Pediatrics, Novembre 2017, http://pediatrics.aappublications.org/content/140/Supplement_2/S57