Le jeûne intermittent réduit le poids et abaisse la tension artérielle

Le jeûne intermittent réduit le poids et abaisse la tension artérielle

L’espérance de vie augmente mais le nombre de maladies et la consommation de médicaments augmentent considérablement.

La recherche est sur le fer de lance pour trouver de nouvelles voies thérapeutiques.

Parmi les thérapies non médicamenteuses, le jeûne est une nouvelle approche passée à la loupe par les scientifiques, et avoir faim n’est plus vu comme un malheur mais comme un allié pour la santé.

D’ailleurs, certains pays comme la Russie, ont eu il y a plusieurs décennies l’ambition d’inscrire le jeûne dans leur politique de santé publique.  

Les effets du jeûne sur la santé

Privation volontaire ou non de tout aliment (liquide ou solide), le jeûne a pour but d’apprendre à l’organisme à vivre de ses réserves.

Le jeûne existe dans la pratique de certaines religions en étant aussi l’une des plus anciennes approches d’autoguérison.

Le jeûne n’est pas qu’une pratique humaine. Les animaux, comme le manchot empereur, pratiquent instinctivement le jeûne dans certaines situations comme lorsqu’ils sont blessés ou malades, même si les mécanismes entre chaque espèce diffèrent.

L’un des jeûnes de plus en plus réputés actuellement, le jeûne intermittent, a fait l’objet d’une étude et se révèle comme un outil efficace pour réduire le poids et abaisser la tension artérielle.

Publiée le 15 juin 2018 dans la revue Nutrition and Healthy Aging, cette étude est la première à examiner l’effet de l’alimentation limitée dans le temps — une forme de jeûne qui limite la consommation alimentaire à certaines heures chaque jour — sur la perte de poids chez les personnes obèses.

Les bienfaits du jeûne intermittent

Les bienfaits du jeûne intermittent


Pour étudier l’effet de ce type de régime, nommé le jeûne intermittent 16:8, les chercheurs ont travaillé avec 23 volontaires obèses qui avaient un âge moyen de 45 ans et un indice de masse corporelle moyen (IMC) de 35.

Entre 10h et 18h les personnes à la diète pouvaient manger n’importe quel type et la quantité de nourriture qu’ils désiraient, mais pour les 16 heures restantes, ils pouvaient seulement boire de l’eau ou des boissons sans calorie. L’étude a suivi les participants pendant 12 semaines.

Comparés à un groupe de contrôle d’un précédent essai sur la perte de poids dans le cadre d’un type de jeûne différent, les chercheurs ont constaté que ceux qui suivaient le jeûne intermittent consommaient moins de calories, perdaient du poids et amélioraient leur tension artérielle.

En moyenne, les participants ont consommé environ 350 calories de moins, perdu environ 3% de leur poids corporel et ont vu leur tension artérielle systolique diminuer d’environ 7 millimètres de mercure (mmHg), la mesure standard de la pression artérielle.

Toutes les autres mesures, y compris la masse grasse, la résistance à l’insuline et le cholestérol, étaient similaires au groupe témoin.

Les effets du jeûne intermittent 16:8 sur la perte de poids et la tension artérielle

Les effets du jeûne intermittent 16:8 sur la perte de poids et la tension artérielle


Le message à retenir de cette étude est qu’il existe des options pour la perte de poids qui n’incluent pas le comptage des calories ou l’élimination de certains aliments.

Bien que ce soit la première étude à regarder le jeûne intermittent 16:8, nommé ainsi pour ses 16 heures de jeûne et ses 8 heures d’alimentation, les résultats s’alignent sur les recherches précédentes sur d’autres types de régimes à jeun intermittent.

Les résultats observés dans cette étude sont similaires aux résultats observés dans d’autres études sur le jeûne alternatif, un autre type de jeûne.

Les chercheurs remarquent que moins de participants ont abandonné cette étude par rapport aux études sur d’autres régimes.

Le jeûne intermittent 16:8

Même si la recherche indique que le jeûne intermittent fonctionne pour la perte de poids, il n’y a pas encore d’études pour déterminer si cela fonctionne mieux que d’autres régimes, bien que les chercheurs aient observé que la perte de poids était légèrement inférieure à d’autres jeûnes intermittents.

Enfin, ces données préliminaires sont prometteuses pour l’utilisation du jeûne intermittent comme une technique de perte de poids chez les adultes obèses, mais à plus long terme, des essais contrôlés randomisés à grande échelle sont nécessaires.

Quand il s’agit de perdre du poids, les gens ont besoin de trouver ce qui fonctionne pour eux parce que même de petites quantités de succès peuvent conduire à des améliorations de la santé métabolique.

Grâce à ces nouvelles preuves, le régime 16: 8 est donc un autre outil pour la perte de poids.

Le jeûne vu par Gandhi

En plus des effets du jeûne sur l’obésité, les maladies métaboliques, ou le diabète de type 2, le jeûne protégerait contre les effets secondaires de la chimiothérapie, comme l’a révélé dans ces résultats de recherche le Prof. Valter D. Longo.

Bien que les essais thérapeutiques de son équipe de recherche soient encore à poursuivre, les résultats de ce chercheur sont un espoir potentiel pour prouver les effets du jeûne. Ce point m’intéresse particulièrement.

En effet, ayant eu l’occasion de suivre un traitement contre la leucémie pendant mon enfance, j’ai le souvenir d’avoir pratiqué instinctivement des périodes de jeûne lors de mes cures de chimiothérapie.

Une pratique que j’ai gardée dans mon style de vie, en prenant soin d’en parler avec mon médecin traitant et d’autres professionnels de la santé.

7 conseils diététiques pour la longévité selon le Professeur Longo

7 conseils diététiques pour la longévité selon le Professeur Longo


  1. Mangez surtout végétalien, plus un peu de poisson, en limitant les repas avec du poisson à un maximum de deux ou trois par semaine. Choisissez des poissons, des crustacés et des mollusques riches en oméga-3, en oméga-6 et en vitamine B12 (saumon, anchois, sardine, morue, dorade, truite, palourde, crevette.) Faites attention à la qualité du poisson, en choisissant ceux qui ont de faibles niveaux de mercure.
  2. Si vous avez moins de 65 ans, conservez un apport protéique faible (0,31 à 0,36 gramme par kilo de poids corporel). Cela revient à 40 à 47 grammes de protéines par jour pour une personne pesant 59 kg et 60 à 70 grammes de protéines par jour pour quelqu’un pesant entre 90 et 100 kg. À l’âge de 65 ans, vous devriez augmenter légèrement l’apport en protéines, mais aussi augmenter la consommation de poissons, d’œufs, de viande blanche et de produits dérivés des chèvres et des moutons pour préserver la masse musculaire. Consommez des haricots, des pois chiches, des pois verts et d’autres légumineuses comme principale source de protéines.
  3. Minimiser les graisses saturées provenant des sources animales et végétales (viande, fromage) et du sucre, et maximiser les bons gras et les glucides complexes. Mangez des grains entiers et de grandes quantités de légumes (tomates, brocoli, carottes, légumineuses, etc.) avec de généreuses quantités d’huile d’olive (3 cuillères à soupe par jour) et de noix (30 ml).
  4. Suivez un régime riche en vitamines et en minéraux.
  5. Choisissez des ingrédients parmi ceux consommés par vos ancêtres.
  6. En fonction de votre poids, de votre âge et de votre circonférence abdominale, décidez si vous devez prendre deux ou trois repas par jour. Si vous souffrez d’embonpoint ou avez tendance à prendre du poids facilement (effet yo-yo), consommez deux repas par jour : le déjeuner et le dîner ou le souper, ainsi que deux collations à faible teneur en sucre (moins de 5 grammes) contenant chacune moins de 100 calories. Si vous avez déjà un poids normal ou si vous avez tendance à perdre du poids facilement ou si vous avez plus de 65 ans et plus, mangez trois repas par jour et une collation à faible teneur en sucre (moins de 3 à 5 grammes) avec moins de 100 calories .
  7. Limitez toute la nourriture à une période de douze heures ; par exemple, commencer après 8 heures et terminer avant 20 heures. Ne mangez rien dans les trois ou quatre heures précédant l’heure du coucher.

L’art de jeûner par Françoise Wilhelmi de Toledo


© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2018

Sources externes