Vision future de la e-santé et de la santé 2.0
Parmi les professions de la santé, les médecins ont généralement une place centrale dans la société. Même si « aller voir un médecin » n’est pas toujours bon signe, ils sont très appréciés, et leur estime au sein des familles et des campagnes n’est pas en baisse.
Pour améliorer l’accès aux soins, réduire l’isolement, les technologies sont en mouvance permanente, que soit par la Loi sur la Télémédecine votée dernièrement, le système de prescription électronique comme MedRunner ou les simulateurs de restes à charge de l’usager, une révolution importante laisse entrevoir l’avenir.
Que ce soit de transmettre des ordonnances aux médecins par voie électronique à la pharmacie de leurs patients ou la récente loi sur la Téléconsultation (loi HPST), ces services apportent aussi leurs lots de questions, d’inquiétudes, de problèmes et de solutions. Le déploiement ambitieux de ces outils et services de santé publique, qui se veulent équitables pour tous, sont un véritable enjeux.
« Le législateur a voulu donner la possibilité au patient d’avoir accès à une téléconsultation, dans le cadre d’une prise en charge organisée sur un territoire de santé. Il n’a pas voulu développer des téléconsultations tous azimuts. L’idée n’est pas de multiplier les examens mais de renforcer la gradation des soins entre le premier et le second recours« , a expliqué Marie Lajoue, Responsable de la Mission Télémédecine à la Direction Générale de l’offre de soins (DGOS).
Bien entendu, la Télémédecine ne remplacera jamais la relation essentielles entre professionnel-usager, soignant-soigné. Le dispositif complètera les actions menées et facilitera l’accès aux soins de santé en améliorant la prise en charge. Rémi Bataillon explique d’ailleurs que cette activité « doit être un instrument au service des politiques de santé publique, des professionnels de santé et des patients et le décret nous permet de passer de l’ère des pionniers à une phase d’industrialisation […] dans un cadre sécurisé« .
Cependant, Marie Lajoue souligne que « nous sommes encore en mode d’expérimentation. Le cadre économique n’est pas encore posé. Il reste de nombreux éléments qui doivent être travaillés de manière pluridisciplinaire et transversale (…) avec les usagers, les professionnels de santé et les sociétés savantes« .
La rigueur de la mise en place des services virtuels en santé n’est pas à prendre à la légère, puisque la e-prescription, pose plusieurs questions au niveau de la responsabilité des différents acteurs et le financement des prestataires de services liés à ces opérations. Aussi, les modalités d’authentification des Professionnels de santé, d’identification et de recueil du consentement du patient, sont un sujet « chaud » abordé par le Catel.
A ces nomenclatures et définitions précises de fonctionnement, le financement des actes de télémédecine montre qu’ils ne peuvent être remboursés en tant que tel, et qu’il sera nécessaire de trouver une convention claire entre l’Assurance Maladie et les organisations professionnelles représentatives des professions de santé. L’objectif principal étant d’adapter une classification commune des actes médicaux (CCAM) et la nomenclature générale des actes professionnels (NGAP).
La mise en place de la Télémédecine, de l’eSanté en France est donc en total mouvement et avoir accès à un service de Télésanté tel qu’il est souhaité depuis le vote de la loi au 19 octobre 2010, nécessitera encore de nombreux débats (le décret accorde aux établissements et professionnels de santé concernés un délai de 18 mois pour se mettre en conformité, soit jusqu’au 21 avril 2012) et « grands travaux » pour ne pas précipiter les choses, afin de contribuer au mieux à la construction de ce nouveau modèle économique.
Une réflexion sur “Comment l’accès à la téléconsultation va-t-il se dérouler ?”
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