Nos émotions façonnent notre perception du monde

Nos émotions façonnent notre perception du monde

Les émotions que nous ressentons peuvent façonner ce que nous voyons.

Notre état émotionnel dans un moment donné peut influencer notre perception du monde.

C’est ce que rapportent les résultats d’une étude publiés en février 2018 dans la revue Psychological Science.

En effet, lors de deux expériences, les chercheurs ont constaté que les participants voyaient un visage neutre comme souriant lorsqu’il était associé à une image positive invisible.

La recherche montre que les humains sont des percepteurs actifs, affirment les auteurs.

Le traitement des informations sensorielles du monde extérieur

Le traitement des informations sensorielles du monde extérieur


Le réalisme affectif, le phénomène par lequel l’affect est intégré dans l’expérience du monde d’un individu, est une conséquence normale de la façon dont le cerveau traite les informations sensorielles du monde extérieur dans le contexte des sensations du corps.

Dans la présente étude, les chercheurs ont fourni des preuves empiriques convaincantes que le réalisme affectif implique des changements dans la perception visuelle — c’est-à-dire, affectent les changements dans la façon dont les participants perçoivent les stimuli neutres.

Le réalisme affectif

Dans deux études, ils ont utilisé une technique de suppression interoculaire, la « continuous flash suppression » (suppression flash continue, CFS), pour présenter des images affectives en dehors de la conscience consciente des participants.

Les chercheurs ont démontré que les visages neutres perçus sont perçus comme plus souriants lorsqu’ils sont associés à des stimuli positifs affectivement non observés.

La deuxième étude a également démontré que les visages neutres vus sont perçus comme étant plus renfrognés lorsqu’ils sont associés à des stimuli négatifs affectivement négatifs.

Ces résultats ont des implications pour les situations du monde réel et les croyances de défi.

C’est un phénomène psychologique distinct qui peut être séparé de la cognition et de la perception.

Ce que nous voyons n'est pas un reflet direct du monde

Ce que nous voyons n’est pas un reflet direct du monde


« Nous ne détectons pas passivement l’information dans le monde et nous y réagissons ensuite. Nous construisons des perceptions du monde comme les architectes de notre propre expérience. Nos sentiments affectifs sont un déterminant critique de l’expérience que nous créons« , expliquent les chercheurs.

C’est-à-dire que nous ne connaissons pas le monde uniquement à travers nos sens externes – nous voyons le monde différemment lorsque nous nous sentons agréables ou désagréables.

Dans des études antérieures, les chercheures ont constaté que l’influence des états émotionnels des gens en dehors de la conscience intentionnelle modifiait leurs premières impressions de visages neutres, rendant les visages plus ou moins sympathiques, dignes de confiance et fiables.

Dans cette recherche, ils ont voulu voir si changer les états émotionnels des personnes en dehors de la conscience pourrait réellement changer la façon dont ils perçoivent les visages neutres.

Les visages plus ou moins sympathiques

En utilisant une technique appelée « continuous flash suppression », les chercheurs ont pu présenter des stimuli aux participants sans qu’ils le sachent.

Dans une expérience, 43 participants ont eu une série d’images clignotantes, qui ont alterné entre une image pixelisée et un visage neutre, présenté à leur œil dominant.

En même temps, une image à faible contraste d’un visage souriant, renfrogné ou neutre a été présentée à leur œil non dominant – typiquement, cette image sera supprimée par le stimulus présenté à l’œil dominant et les participants ne l’expérimenteront pas consciemment.

À la fin de chaque petite expérience, un groupe de 5 visages est apparu et les participants ont choisi celui qui correspondait le mieux au visage qu’ils ont vu pendant le déroulement d’un procès fictif.

Le visage présenté à l’œil dominant des participants était toujours neutre. Mais ils avaient tendance à choisir des visages qui souriaient davantage.

Variation culturelle dans le lien entre le bien-être émotionnel et le bien-être physique

Notre état émotionnel affecte ce que nous percevons


Dans une deuxième expérience, les chercheurs ont inclus une mesure objective de la sensibilisation, demandant aux participants de deviner l’orientation du visage supprimé.

Ceux qui ont correctement deviné l’orientation à un niveau supérieur au hasard n’ont pas été inclus dans les analyses ultérieures.

Encore une fois, les résultats ont indiqué que les visages positifs invisibles ont changé la perception des participants du visage neutre visible.

Notre état émotionnel affecte ce que nous percevons © vladimirfloyd / Fotolia

Enfin, étant donné que les études montrent souvent que les stimuli négatifs ont une plus grande influence sur le comportement et la prise de décision, l’effet robuste des visages positifs dans cette recherche est intrigant et un domaine intéressant pour l’exploration future.

Les chercheurs ajoutent que leurs conclusions pourraient avoir de vastes implications dans le monde réel allant des interactions sociales quotidiennes aux situations aux conséquences plus graves, comme lorsque les juges ou les membres du jury doivent évaluer si un accusé a des remords.

En fin de compte, ces expériences fournissent une preuve supplémentaire que ce que nous voyons n’est pas un reflet direct du monde mais une représentation mentale du monde qui est infusée par nos expériences émotionnelles.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Avril 2018

Sources externes

Une réflexion sur “Nos émotions façonnent notre perception du monde

  1. Et la suite de cette réflexion, c’est que l’on prend des décisions, parfois cruciales et très importantes, basées sur cette représentation mentale du monde qui est si facilement influençable!

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