La famille des édulcorants artificiels pointée du doigt
Aspartame, saccharine, sucralose, acesulfame potassium (aka-acesulfame K) ou cyclamate, ces édulcorants artificiels seraient liés au risque de prise de poids, aux maladies cardiaques et à d’autres problèmes de santé.
Les édulcorants artificiels peuvent être associés à une prise de poids à long terme et à un risque accru d’obésité, de diabète, d’hypertension artérielle et de maladie cardiaque, selon une nouvelle étude publiée le 17 juillet 2017 dans le CMAJ (Canadian Medical Association Journal). Cette étude vient compléter une étude antérieure publiée en octobre 2016, qui indiquait que les édulcorants artificiels peuvent stimuler l’appétit dans le cerveau.
Le mensonge des bienfaits des édulcorants artificiels
La consommation d’édulcorants artificiels et naturels est devenue très populaire ces dernières années. Ils se retrouvent dans de nombreux aliments de l’industrie agroalimentaire. Souvent proposés comme substitut au sucre dans le cadre de certains régimes alimentaires, les édulcorants artificiels seraient pourtant à proscrire. Les données émergentes de cette étude lancent une alerte.
En effet, les chercheurs indiquent que les édulcorants artificiels ou non nutritifs peuvent avoir des effets négatifs sur le métabolisme, les bactéries intestinales et l’appétit, bien que la preuve soit conflictuelle. Notamment à cause du pouvoir de l’industrie agroalimentaire qui privilégie leur chiffre d’affaires plus que la santé des consommateurs, et de la forme de l’étude. Quoi qu’il en soit, les édulcorants artificiels, tout comme les détestables boissons énergisantes, sont des produits de l’industrie, et la vigilance est de rigueur si vous êtes consommateurs.
Pour mieux comprendre si la consommation d’édulcorants artificiels est associée à des effets négatifs à long terme sur le poids et les maladies cardiaques, des chercheurs du Centre George & Fay Yee de l’Université de l’Université du Manitoba (Canada) ont mené un travail de collecte et d’analyse (revue systématique) de 37 études qui ont suivi plus de 400 000 personnes pour une moyenne de 10 années. Seulement 7 de ces études ont été des essais contrôlés randomisés (l’étalon-or dans la recherche clinique), impliquant 1003 personnes suivies pendant 6 mois en moyenne.
Les essais n’ont pas montré d’effet constant sur les édulcorants artificiels sur la perte de poids et les études d’observation plus longues ont montré un lien entre la consommation d’édulcorants artificiels et des risques relativement élevés de prise de poids et d’obésité, d’hypertension artérielle, de diabète, de maladie cardiaque et d’autres problèmes de santé.
« Malgré le fait que des millions d’individus consomment régulièrement des édulcorants artificiels, relativement peu de patients ont été inclus dans les essais cliniques de ces produits« , a déclaré l’auteur, le Dr Ryan Zarychanski, professeur adjoint à la Faculté des sciences de la santé de l’Université du Manitoba. « Nous avons constaté que les données provenant des essais cliniques ne favorisent pas clairement les bénéfices prévus des édulcorants artificiels pour la gestion du poids » ajoute-t-il.
Les chercheurs précisent que la prudence est justifiée jusqu’à ce que les effets à long terme sur la santé des édulcorants artificiels soient entièrement caractérisés. Aussi, l’Institut de recherche de l’hôpital pour enfants du Manitoba entreprend une nouvelle étude pour comprendre comment la consommation d’édulcorants artificiels par les femmes enceintes peut influer sur la prise de poids, le métabolisme et les bactéries intestinales chez leurs nourrissons.
Enfin, compte tenu de l’utilisation répandue et croissante des édulcorants artificiels et de l’épidémie actuelle d’obésité et de maladies apparentées, il faut davantage de recherche pour déterminer les risques à long terme et les avantages de ces produits.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juillet 2017
Sources
- « Nonnutritive sweeteners and cardiometabolic health: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials and prospective cohort studies » , doi: 10.1503/cmaj.161390
CMAJ 17 Juillet 2017 vol. 189 no. 28 E929-E939 ; http://www.cmaj.ca/content/189/28/E929