Les antidépresseurs couramment prescrits ne sont pas efficaces

Les antidépresseurs prescrits sont souvent inefficaces chez les patients qui luttent à la fois contre la dépression et une maladie chronique

Médicaments psychotropes utilisés notamment contre la dépression, les antidépresseurs font partie de l’armoire à pharmacie de nombreuses personnes. Selon l’OMS, « la dépression est un trouble mental courant qui touche mondialement plus de 300 millions de personnes« . La liste des antidépresseurs est devenue très longue et surconsommée dans de nombreux pays depuis plusieurs décennies. Véritable problème de santé publique, l’abus et les effets secondaires des antidépresseurs sont assez courants, et leur but premier semble aussi parfois difficile à atteindre.

D’ailleurs, les scientifiques constatent de plus en plus que les antidépresseurs couramment prescrits ne sont pas efficaces chez les personnes qui luttent à la fois contre la dépression et une maladie chronique, soulevant une question critique de savoir si les médecins devraient adopter des changements généralisés dans la façon dont ils traitent les patients déprimés.

Un grand nombre d'antidépresseurs traditionnels sont inefficaces

Un grand nombre d’antidépresseurs traditionnels sont inefficaces


Une nouvelle étude publiée le 3 novembre 2017 dans le Journal de l’American Medical Association a constaté que les patients déprimés atteints d’insuffisance rénale chronique ne bénéficiaient pas d’un antidépresseur commun. La découverte suit d’autres recherches qui indiquent que les antidépresseurs traditionnels sont également inefficaces chez les personnes déprimées avec des conditions chroniques telles que l’asthme et l’insuffisance cardiaque congestive (ICC).

Les médecins doivent redéfinir leurs prescriptions


Des experts du Peter O’Donnell Brain Institute (Dallas, États-Unis) affirment qu’il existe maintenant suffisamment de preuves pour provoquer un changement immédiat dans la façon dont les médecins abordent les cas de dépression en conjonction avec des maladies chroniques.

En effet, il y a peu de raisons de prescrire un antidépresseur qui ne fonctionnera pas et qui ne provoquera que des effets secondaires, à part remplir le portefeuille des laboratoires. Les chercheurs soulignent qu’il est impératif « de revenir à une étape de recherche afin de comprendre les changements du cerveau impliqués dans ces sous-types de la dépression« .

Par exemple, près de la moitié des Américains vivent avec une maladie chronique, allant du cancer et de la démence à l’arthrite et à l’asthme, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Beaucoup de ces personnes souffrent également de dépression majeure, y compris plus de la moitié des patients atteints de la maladie de Parkinson, 41% des patients atteints de cancer et plus d’un quart des personnes atteintes de diabète.

La privation de sommeil pourrait soigner la dépression

Enfin, les médecins devraient tenir compte de ces statistiques lorsqu’ils traitent des cas de dépression majeure. Aussi, les médecins et les patients devraient comprendre que les antidépresseurs standards peuvent ne pas fonctionner et être prêts à essayer des alternatives si la surveillance systématique des symptômes et des effets secondaires montre qu’une autre stratégie est nécessaire.

L’un des auteurs qui a dirigé cette recherche a établi des lignes directrices de traitements largement acceptés pour les patients déprimés, et a récemment fait des progrès sur le développement d’un test sanguin pour déterminer à l’avance quels antidépresseurs sont plus susceptibles de travailler pour des sous-groupes importants de patients — comme ceux qui souffrent d’une maladie chronique en même temps qu’une dépression.

Ce dernier note également une gamme d’autres thérapies qui se sont révélées efficaces pour les patients qui ne répondent pas aux traitements initiaux. Celles-ci comprennent la kétamine, l’électroconvulsivothérapie (ECT), la neuromodulation avec stimulation magnétique, la psychothérapie et l’exercice physique.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Novembre 2017


Sources externes