Thé (thé vert ou thé noir) ou café, ces boissons sont les compagnons quotidiens de nombreuses personnes dans le monde, autant pour leurs bienfaits, leurs effets, que pour leurs potentiels gustatifs. Cette consommation n’est d’ailleurs peut-être pas éternelle. Profitons-en et respectons le plus possible ces plantes, puisque, notamment pour le café, un risque de pénurie à cause du changement climatique risque d’arriver d’ici 2050, selon nombreux experts réunis lors du premier Forum mondial des pays producteurs de café en 2017.
Pour rester positif, et en attendant de trouver des solutions pour enrayer les changements climatiques (souhaitons cette issue), une méta-analyse, publiée le 22 novembre 2017 dans la revue BMJ, révèle que la consommation de trois ou quatre tasses par jour confère le plus grand bénéfice pour la santé, sauf pendant la grossesse et pour les femmes à risque de fracture. Boire du café est plus susceptible de profiter à la santé que de lui nuire, et ceci pour une série de résultats évidents sur la santé.
Que j’aime ta couleur café
Comme on peut s’en rendre compte, des études sont publiées régulièrement sur le café. Il est donc louable de se demander si ces études sont toujours objectives et pas uniquement initiées par des sociétés liées au business du café et des produits dérivés du café.
Cette nouvelle étude est une méta-analyse, ce qui qui permet d’obtenir un panel de résultats plus large. Elle rassemble des preuves provenant de plus de 200 études et constate que boire de trois à quatre tasses de café par jour est associé à un risque plus faible de décès et de maladie cardiaque par rapport à ne pas boire de café. La consommation de café est également associée à un risque plus faible de certains cancers, de diabète, de maladies du foie et de démence.
Cependant, les chercheurs disent que boire du café pendant la grossesse peut être associé à des dommages, et peut-être lié à un très petit risque accru de fracture chez les femmes.
Les études analysées dans cette méta-analyse utilisaient principalement des données observationnelles, fournissant parfois des preuves de moindre qualité, de sorte qu’aucune conclusion définitive ne peut être tirée sur la cause et l’effet, mais leurs résultats étayent d’autres études récentes sur l’apport en café. En tant que tels, les chercheurs disent que, (en excluant la grossesse et les femmes à risque de fracture), boire du café semble sûr dans les habitudes de consommation et ils suggèrent que le café pourrait être testé en toute sécurité dans des essais randomisés.
Pour mieux comprendre les effets de la consommation de café sur la santé, une équipe de spécialistes en santé publique à l’Université de Southampton, avec des collaborateurs de l’Université d’Edimbourg au Royaume-Uni, a effectué un examen général de 201 études regroupant des données, de la recherche observationnelle et 17 études qui avaient agrégé des données provenant d’essais cliniques dans tous les pays et tous les milieux.
3 tasses de café par jour suffisent
La consommation de café y était systématiquement associée à un risque moindre de décès toutes causes confondues et de maladies cardiaques, la réduction la plus importante du risque relatif de décès étant de trois tasses par jour, par rapport aux buveurs autres que le café. Augmenter la consommation à plus de trois tasses par jour n’était pas associé à des dommages, mais l’effet bénéfique était moins prononcé.
Le café était également associé à un risque plus faible de plusieurs cancers, notamment de la prostate, de l’endomètre, de la peau et du foie, ainsi que du diabète de type 2, des calculs biliaires et de la goutte. Le plus grand bénéfice a été observé pour les maladies du foie, telles que la cirrhose du foie.
Enfin, il semble y avoir des associations bénéfiques entre la consommation de café et la maladie de Parkinson, la dépression et la maladie d’Alzheimer. Il y avait moins de preuves sur les effets de boire du café décaféiné, mais il a eu des avantages similaires pour un certain nombre de résultats.
Bon nombre des études peuvent avoir été ajustées pour tenir compte des facteurs pouvant être associés à la fois à l’issue de la santé et à la consommation de café, comme le tabagisme. Ce n’était pas complet et variait d’une étude à l’autre. Les auteurs ne peuvent donc pas exclure l’effet de tels facteurs sur les associations apparemment nuisibles ou bénéfiques. Les auteurs concluent que boire du café semble sûr dans les habitudes de consommation, sauf pendant la grossesse et chez les femmes à risque accru de fracture. Et ils appellent à de robustes essais contrôlés randomisés pour comprendre si les associations clés observées sont causales.
Même si ces résultats sont motivants, tant que nous ne pouvons être sûrs que l’apport en café est généralement « bon pour la santé« , les médecins ou autres professionnels de la santé ne devraient pas recommander de boire du café pour prévenir la maladie.
Comme cette étude le montre, certaines personnes peuvent être plus à risque d’effets indésirables. Il existe une incertitude substantielle sur les effets de niveaux plus élevés de consommation. Enfin, le café est souvent consommé avec des produits riches en sucres raffinés et en graisses malsaines, et ceux-ci peuvent contribuer de manière indépendante à des effets néfastes sur la santé. Mais quelle idée de boire du café avec du sucre ?
Cependant, les chercheurs indiquent, que même avec ces mises en garde, la consommation modérée de café semble remarquablement sûre, et elle peut être incorporée dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée par la majorité de la population adulte.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Décembre 2017
Sources externes
- « Coffee consumption and health: umbrella review of meta-analyses of multiple health outcomes« , 16 Octobre 2017, BMJ 2017;359:j5024, http://dx.doi.org/10.1136/bmj.j5024
- « Risque de pénurie de café à cause du changement climatique« , http://www.20minutes.fr/monde/2104011-20170713-risque-penurie-cafe-cause-changement-climatique
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