Le bonheur est une quête pour nous tous. Il nous attire et nous transforme parfois en vrai combattant, contre vents et marées. Cet état durable de plénitude, de satisfaction, de sérénité, est un état agréable. Le bonheur est un mélange équilibré de l’esprit et du corps, qui exclut le stress, le trouble, la souffrance, et l’inquiétude. Nous voulons tous connaître les recettes pour que cet état d’équilibre dure dans le temps.
Comment préserver le bonheur de nos enfants ? Les recettes sont nombreuses, mais pour qu’un enfant soit heureux il faut qu’il apprenne à être heureux et le rendre heureux. Notamment par des clefs essentielles que l’on retrouve dans tous les manuels de pédopsychiatrie ou d’initiation à la pédagogie et à l’éducation : la sécurité, la confiance en soi, l’optimisme et la joie de vivre, lui apprendre la frustration et à l’accepter, et le goût de l’effort. Vu le contexte actuel avec l’omniprésence des écrans électroniques, il serait bon d’ajouter que pour le rendre heureux et préserver sa santé mentale, il faut être attentif au niveau de son usage des nouvelles technologies.
Par ailleurs, une alimentation saine est indispensable. L’alimentation de l’enfant est associée à une meilleure estime de soi, à moins de problèmes émotionnels, à une meilleure sociabilité et à une réduction du risque d’être victime d’intimidation. Inversement, comme un cercle vertueux, une meilleure estime de soi est associée à une meilleure adhésion aux recommandations pour une alimentation saine, selon des chercheurs de l’Académie Sahlgrenska à l’Université de Göteborg (Suède) dans une étude publiée en octobre 2017.
Le bonheur des enfants est dans leur assiette
Des chercheurs suédois ont constaté que chez les jeunes enfants âgés de deux à neuf ans, il existe une association entre l’observance de directives diététiques saines et un meilleur bien-être psychologique. Ceci, incluant moins de problèmes émotionnels, et une estime de soi plus élevée. Les résultats de leur étude suggèrent qu’une alimentation saine peut améliorer le bien-être des enfants.
En examinant 7 675 enfants âgés de deux à neuf ans originaires de huit pays européens (Allemagne, Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Hongrie, Italie, Suède), les chercheurs ont analysé pendant deux ans le score nommé HDAS (Healthy Dietary Adhérence Score). Le HDAS vise à capturer l’adhérence à des directives diététiques saines, qui incluent la limitation de l’apport en sucres raffinés, la réduction de la consommation de graisse, et la consommation de fruits et de légumes.
Un HDAS plus élevé indique une meilleure adhérence aux directives, c’est-à-dire une alimentation plus saine. Les lignes directrices sont communes aux huit pays inclus dans cette étude. Les auteurs ont constaté qu’une meilleure estime de soi au début de la période d’étude était associée à un HDAS plus élevé deux ans plus tard et que les associations entre HDAS et bien-être étaient similaires chez les enfants de poids normal et les enfants en surpoids.
Fait important, les chercheurs soulignent que l’association entre l’alimentation de base et un meilleur bien-être est indépendante de la position socio-économique des enfants et de leur poids corporel.
Une bonne alimentation permet un meilleur bien-être et inversement
Pour obtenir ces résultats, les auteurs ont utilisé les données d’une étude de cohorte chez les enfants et les bébés, visant à comprendre comment prévenir le surpoids chez les enfants tout en tenant compte des multiples facteurs qui y contribuent. Au début de la période d’étude, les parents devaient indiquer à quelle fréquence leurs enfants consommaient de la nourriture à partir d’une liste de 43 articles par semaine.
Selon leur consommation de ces aliments, les enfants ont ensuite reçu un score HDAS. Le bien-être psychosocial a été évalué en fonction de l’estime de soi, des relations avec les parents, des problèmes affectifs et des problèmes des pairs, tels que rapportés par les parents en réponse à des questionnaires validés. La taille et le poids des enfants ont été mesurés. Tous les questionnaires et mesures ont été répétés deux ans plus tard.
L’étude est la première à analyser les composants individuels inclus dans le HDAS et leurs associations avec le bien-être des enfants. Les auteurs ont constaté que la consommation de poissons selon les directives de santé publique (2 à 3 fois par semaine) était associée à une meilleure estime de soi et à l’absence de problèmes émotionnels.
Les associations se sont avérées aller dans les deux sens. Un meilleur bien-être était associé à la consommation de fruits et de légumes, de sucre et de graisse conformément aux recommandations diététiques. Une meilleure estime de soi était associée à un apport en sucre conforme aux directives. De bonnes relations parentales étaient associées à la consommation de fruits et légumes et à moins de problèmes relationnels.
Enfin, les auteurs avertissent que les enfants ayant une mauvaise alimentation et un mauvais état de santé étaient plus susceptibles d’abandonner leur scolarité. Bien que l’étude soit observationnelle et repose sur des données auto-déclarées des parents, et qu’aucune conclusion sur la cause et l’effet ne soit possible, l’alimentation de l’enfant est un facteur extrêmement important dans son équilibre physique et mental. Les associations identifiées dans ces résultats doivent être confirmées dans d’autre études expérimentales, mais elles confirment le pouvoir évident de notre alimentation.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Décembre 2017
Sources externes
- « Diets of European children, with focus on BMI, well-being, and families The IDEFICS/I.Family cohort« , octobre éà&è, https://gupea.ub.gu.se/handle/2077/52844
- Alimentation du nourrisson et du jeune enfant, Aide-mémoire N°342, Juillet 2017, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs342/fr/