Les relations positives stimulent l'estime de soi réciproquement

Les relations positives stimulent l’estime de soi réciproquement

L’estime de soi correspond au jugement ou à l’évaluation faite d’un individu en rapport à sa propre valeur.

Élément-clef de notre psychologie qui teinte toute relation humaine, l’estime de soi permet de bien vivre sa vie et bien vivre avec les autres.

Avoir des amis proches augmente-t-il votre estime de soi ou une haute estime de soi influence-t-elle la qualité de vos amitiés ?

Les deux, selon ce que révèlent les auteurs d’une méta-analyse réalisée sur plus de deux décennies.

Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Journal of Personality and Social Psychology du 26 septembre 2019.

Lien réciproque solide trouvé à travers la durée de vie


Les théoriciens ont longtemps présumé que l’estime de soi et les relations sociales des gens s’influencent mutuellement.

Cependant, les preuves empiriques ont été incohérentes, créant une incertitude substantielle quant à savoir si les relations sont en fait un facteur influent dans le développement de l’estime de soi et vice-versa.

Pour la première fois, des chercheurs apportent une réponse systématique à une question clé dans le domaine de la recherche sur l’estime de soi.

Ces résultats font mieux comprendre dans quelle mesure les relations sociales d’une personne influencent son développement de l’estime de soi, et vice-versa, et à quel âge.

Boucle de rétroaction positive

Boucle de rétroaction positive


Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont analysé 52 études portant sur plus de 47 000 participants, dont 54% de femmes et 46% d’hommes.

Ils ont analysé soit l’effet de l’estime de soi sur les relations sociales dans le temps, soit l’effet inverse.

Les études, toutes publiées entre 1992 et 2016, incluaient plusieurs pays avec des échantillons de participants provenant de Suisse, Belgique, Allemagne, Finlande, Suède, Grèce, États-Unis, Australie, Canada et Russie.

Les participants étaient à 60% de race blanche, à 2% d’origine hispanique ou latino-américaine, à 12% d’autre appartenance ethnique prédominante et à 19% d’origine ethnique mixte.

Les échantillons allaient de la petite enfance à la fin de l’âge adulte.

Les auteurs ont constaté que les relations sociales positives, le soutien social et l’acceptation sociale contribuaient à façonner le développement de l’estime de soi chez les personnes âgées de 4 à 76 ans. Ils ont également constaté un effet significatif dans le sens inverse.

Notons, que les résultats étaient les mêmes après avoir pris en compte le sexe et l’origine ethnique.

Les résultats corroborent les hypothèses des théories classiques et contemporaines

Les résultats corroborent les hypothèses des théories classiques et contemporaines


Jusqu’alors, les recherches antérieures sur ce domaine de la psychologie avaient abouti à des résultats incohérents.

De la sorte, cette méta-analyse soutient les théories classiques et contemporaines de l’influence de l’estime de soi sur les liens sociaux et de l’influence des liens sociaux sur l’estime de soi.

D’après les auteurs, « le lien réciproque entre l’estime de soi et les relations sociales implique que les effets d’une boucle de rétroaction positive s’accumulent avec le temps et pourraient être considérables au fil de la vie des gens ».

Par ailleurs, ils expliquent que des relations positives avec les parents peuvent entretenir l’estime de soi chez les enfants.

Ainsi, cela conduit à des relations plus positives avec leurs pairs à l’adolescence, ce qui peut renforcer davantage l’estime de soi des adultes émergents, et ainsi de suite.

Cependant, le domaine a toujours besoin d’une théorie intégrée pouvant expliquer si les relations ont un tel effet cumulatif au cours de la vie ou si certaines relations deviennent particulièrement importantes à certains âges.

D’autre part, « lorsque l’estime de soi ou la qualité des relations sociales est faible, cela peut affecter négativement l’autre facteur et déclencher une spirale descendante. Ceci rend les interventions cliniques particulièrement importantes pour compenser ce développement potentiellement défavorable », ajoutent les auteurs.

Ils remarquent aussi que, « le fait que l’effet ne diffère pas de manière significative d’une étude à l’autre avec des caractéristiques d’échantillon différentes renforce la confiance dans la robustesse de nos résultats ».

En conclusion, les auteurs suggèrent que le lien entre les relations sociales des individus et leur niveau d’estime de soi est véritablement réciproque.

Ceci est valable à tous les stades de développement de la vie et reflète une boucle de rétroaction positive entre les relations des individus.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Septembre 2019

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Sources externes


Michelle A. Harris and Ulrich Orth. The Link Between Self-Esteem and Social Relationships: A Meta-Analysis of Longitudinal Studies. Journal of Personality and Social Psychology, Septembre 2019 DOI: 10.1037/pspp0000265, https://psycnet.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2Fpspp0000265

Photos © lauren lulu taylor ; Joseph Chan ; Dimitar Belchev ; Helena Lopes ; Matheus Ferrero

Une réflexion sur “Les relations positives stimulent l’estime de soi réciproquement

  1. Bonjour, je suis lectrice régulière sur votre blog nutrition, et j’apprécie énormément la qualité de vos articles !
    Merci beaucoup, et à bientôt.

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