Le petit-déjeuner est-il un allié contre le diabète de type 2 ?

Découvrez les conclusions d’une étude menée sur plus de 100 000 participants pendant sept ans en France.

Les résultats suggèrent que le timing des repas, en particulier le petit-déjeuner, peut jouer un rôle qui est crucial dans la prévention du diabète de type 2.

Impact du timing des repas sur le risque de diabète de type 2

Une étude menée en France, publiée dans l’International Journal of Epidemiology de juin 2023 [1], avec la participation d’ISGlobal, une institution soutenue par la Fondation « la Caixa », a révélé une découverte intrigante : prendre un petit-déjeuner après 9 heures du matin pourrait augmenter le risque de développer un diabète de type 2 de 59 % par rapport à ceux qui déjeunent avant 8 heures.

Cette conclusion met en lumière l’importance du timing alimentaire dans la prévention de cette maladie métabolique, aux côtés d’autres facteurs de risque bien connus tels qu’une alimentation déséquilibrée, le manque d’activité physique et le tabagisme.

Le rôle du timing des repas dans le contrôle du diabète de type 2

Les horaires auxquels nous prenons nos repas pourraient jouer un rôle essentiel dans la régulation des rythmes circadiens, du glucose sanguin et des niveaux de lipides.

Pourtant, peu d’études ont jusqu’ici exploré la relation entre le timing des repas et le risque de diabète de type 2.

Selon Anna Palomar-Cros, chercheuse à ISGlobal et première auteure de l’étude, cette dimension mérite une attention particulière.

L’étude en question : une cohorte de plus de 100 000 participants

L’étude a réuni une équipe d’ISGlobal et de l’INSERM en France, pour analyser l’association entre la fréquence et le timing des repas et l’incidence du diabète de type 2.

La cohorte NutriNet-Santé [2], constituée de 103 312 adultes, dont 79 % étaient des femmes, a servi de terrain d’observation.

Les participants ont consigné en ligne leur alimentation et leur consommation liquide sur une période de 24 heures pendant trois jours non consécutifs, tout en spécifiant les moments de leurs repas.

Les données ont été compilées sur deux premières années de suivi, et la santé des participants a été évaluée sur les années suivantes, avec une moyenne de sept ans.

Cette étude fascinante apporte un éclairage nouveau sur la manière dont le timing alimentaire peut influencer le risque de diabète de type 2, s’ajoutant aux preuves déjà solides sur les facteurs de risque liés à cette maladie.

Les conclusions pourraient bien inciter à reconsidérer nos habitudes alimentaires pour mieux prévenir les maladies métaboliques.

Chrononutrition : une stratégie prometteuse pour prévenir le diabète de type 2

Chrononutrition : une stratégie prometteuse pour prévenir le diabète de type 2

L’étude, réalisée sur une cohorte française, a révélé que 963 nouveaux cas de diabète de type 2 ont été enregistrés au cours de la recherche.

Une découverte majeure a émergé : le risque de développer cette maladie est significativement plus élevé chez les individus qui prennent leur petit-déjeuner après 9 heures du matin par rapport à ceux qui le consomment avant 8 heures.

Anna Palomar-Cros, chercheuse à ISGlobal et auteure principale de l’étude, explique que cela s’explique biologiquement car sauter le petit-déjeuner a un impact négatif sur le contrôle du glucose, des lipides, et les niveaux d’insuline, une conclusion corroborée par deux méta-analyses indépendantes.

L’équipe de recherche a également relevé qu’un dîner tardif, après 22 heures, semblait augmenter le risque de diabète de type 2, tandis que l’adoption d’une alimentation plus fréquente, environ cinq repas par jour, était associée à une incidence plus faible de la maladie.

Toutefois, il convient de noter que le jeûne prolongé n’apportait des bénéfices que s’il était combiné à un petit-déjeuner matinal (avant 8 heures du matin) et à un dîner précoce.

Les résultats de cette étude suggèrent fortement que l’heure du premier repas de la journée et du dernier repas de la soirée joue un rôle crucial dans la prévention du diabète de type 2.

Selon Manolis Kogevinas, chercheur à ISGlobal et co-auteur de l’étude, « un premier repas avant 8 heures et un dernier repas avant 19 heures pourraient contribuer à réduire l’incidence du diabète de type 2. »

Il est intéressant de noter que cette même équipe d’ISGlobal avait déjà apporté des preuves soutenant l’association entre un repas matinal et un risque moindre de cancer du sein ou de la prostate.

En conclusion, ces résultats renforcent l’importance de la chrononutrition, qui explore la relation entre les habitudes alimentaires, les rythmes circadiens, et la santé, dans la prévention du diabète de type 2 et d’autres maladies chroniques.

© Jimmy Braun – Blog Nutrition Santé

Sources

  1. Anna Palomar-Cros, Bernard Srour, Valentina A Andreeva, Léopold K Fezeu, Alice Bellicha, Emmanuelle Kesse-Guyot, Serge Hercberg, Dora Romaguera, Manolis Kogevinas, Mathilde Touvier, Associations of meal timing, number of eating occasions and night-time fasting duration with incidence of type 2 diabetes in the NutriNet-Santé cohort, International Journal of Epidemiology, 2023;, dyad081, https://doi.org/10.1093/ije/dyad081
  2. NutriNet-Santé. https://etude-nutrinet-sante.fr/