Cyberchondriac

Cybercondrie : une définition de la santé à risque

CyberchondriacCybercondrie = Hypocondrie + Internet

Internet a révolutionné les comportements en matière de communication et ne cesse de modifier la façon dont l’information est diffusée. En santé, le phénomène Internet et l’évolution des réseaux sociaux donne l’accès à de nombreuses personnes à une information santé, qui jusque là résidait dans le giron des spécialistes.

Qu’il s’agisse de sa santé personnelle, de découvrir des symptômes, ou toutes les connaissances sur un sujet de santé, ces informations peuvent être maintenant consultées en quelques secondes. Avec cette technologie, cependant, est née une nouvelle pathologie liée à l’automédication et l’auto-évaluation de notre santé.

Nommée la « cybercondrie« , ce phénomène s’élargit et s’entretient par un usage intense et permanent des outils via les réseaux Internet (sans parler de la mobilité avec les nombreuses applications Internet). Cette e-pathologie est constatée lorsque des personnes qui souffrent d’une anxiété semblable à l‘hypocondrie, l’aggravent par l’ère numérique et donc l’usage d’Internet.

Preuve de ce genre de phénomène de la e-santé, il suffit de regarder les forums comme Doctissimo pour citer le plus connu (en France), et se rendre vite compte que de nombreux anxieux de leur santé cherchent à se réconforter et à guérir en trouvant « la » solution sur le Web, sans suivre de consultation médicale.

Cybercondriaques à la loupe

Un récent sondage dévoilé par Harris Interactive a montré une augmentation qui devient aujourd’hui alarmante. Le nombre de personnes souffrant de cette maladie connue sous le nom de « cyberchondrie » est en très forte évolution.

Entre 1998 et 2005, le nombre d’adultes qui sont allés en ligne sur Internet pour obtenir des conseils en santé ou pour faire un auto-diagnostic médical est devenu inquiétant, avec une très forte évolution depuis août 2010.

Cybercondrie : pathologie et internet © Harrisinteractive

5 points sur des chiffres inquiétants

Les résultats du sondage Harris a été réalisé sur 1066 adultes interrogés par téléphone entre le 13 et 18 Juillet, 2010 par Harris Interactive.

  • Bien que le pourcentage d’adultes qui vont en ligne (79%) n’a pas beaucoup changé depuis plusieurs années, la proportion de ceux qui sont en ligne et ont déjà utilisé Internet pour rechercher des informations de santé a augmenté de 88% cette année (2010).
  • 81% de tous les « Cybercondriaques » ont cherchés des renseignements médicaux en ligne dans le dernier mois. Et 17% sont allés en ligne pour trouver dix informations sur la santé ou plusieurs fois dans le dernier mois. En moyenne, un « Cybercondriaques » va environ 6 fois par mois faire ses recherches.
  • Très peu de « Cybercondriaques » sont insatisfaits de leur capacité à trouver ce qu’ils cherchent en ligne. Seuls 9% déclarent qu’ils ont été un peu déçu (6%) ou sans succès (3%). Et seulement 8% pensent que l’information trouvée n’était pas fiable.
  • Un peu plus de la moitié (53%) de tous les « Cybercondriaques » rapportent qu’ils ont discuté d’une information trouvée en ligne avec leurs médecins de famille ou le professionnel de la santé qu’il consulte régulièrement.
  • La moitié (51%) de tous les « Cybercondriaques » disent avoir cherché des informations sur Internet qui reposent sur des discussions avec leurs médecins.

Ces résultats montrent que, chaque année qui passe, de plus en plus de personnes utilisent l’Internet pour rechercher des renseignements sur la santé et que l’écrasante majorité de ces « Cybercondriaques » trouvent ce qu’ils veulent en ligne.

La construction d’un Internet de l’e-santé par des professionnels

Comme le montrent ces chiffres, il devient essentiel de penser l’avenir des informations en ligne pour trouver des renseignements de santé.

Bien que cela pourrait signifier que les gens soient plus responsables en ce qui concerne leur santé, ceci démontre aussi qu’ils font des diagnostics par eux-mêmes, sans l’apport et le suivi d’un professionnel de la santé.

Encourager les patients à utiliser Internet de manière constructive devient un enjeu et les professionnels de la santé devraient dès à présent se rallier (dans le sens de la certification HONcode, mais pas uniquement) et créer un vrai réseau prenant en compte ces chiffres inquiétants.

Une autre actualité récente informe sur la création et mise en ligne d’un site d’évaluations des médicaments, le site européen MeaMédica.

« L’insup-portable » !

Enfin, à cette dépendance aux nouvelles technologies, plusieurs pathologies vont naître et naissent, comme la récente nomophobie (de l’anglais et de la contraction de « no mobile phobia« ), la dépendance aux smartphones. Ne négligez pas de ne pas vous laisser menacer par des dépendances de ce type et de vous déconnecter un maximum dès que vous le pouvez, afin de vous retrouver et vous prémunir des effets parfois néfastes des nouvelles technologies.

© Blog Nutrion Santé

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