Les études sur l’anorexie et la boulimie sont très courantes outre-Atlantique. La dernière en date, délivrée par une équipe de psychologues canadiens des Universités de Waterloo et de Dalhousie, viennent de rendre un rapport sur les liens entre le perfectionnisme et la boulimie, où ces derniers comportements pousseraient les personnes à être plus enclins à l’hyperphagie boulimique.
Les personnes boulimiques et perfectionnistes auraient plusieurs points communs dont des difficultés interpersonnelles, une faible estime de soi, des tendances à la dépression et à la restriction calorique. Les psychologues ont examiné des carnets intimes pendant une période d’une semaine compilés par 566 femmes. L’étude remarque aussi que l’hyperphagie boulimique est plus courante chez les personnes (féminines de de 18 à 25 ans) qui essayaient consciemment de maigrir que le reste de la population.
Cette étude signale et place en évidence plusieurs points :
« Souvent, les perfectionnistes croient décevoir les autres ou être jugés défavorablement par ceux-ci, indique Simon Sherry, professeur adjoint en psychologie et directeur de la Personality Research Team à l’Université Dalhousie, à Halifax. L’hyperphagie boulimique, aussi appelée frénésie alimentaire, leur permet de chasser temporairement ces pensées désagréables, bien que ce comportement finisse par être très destructeur. Dans les faits, cette solution à court terme devient un problème à long terme. Imaginez une personne extrêmement perfectionniste qui, durant toute la journée, a limité rigoureusement sa consommation de nourriture, a ressenti de nombreuses émotions négatives et a vécu plusieurs conflits sociaux en raison de son inflexibilité et de ses attentes irréalistes. Le fait de sentir, de mastiquer et de digérer rapidement une grande quantité de nourriture lui permet de détourner son attention de ces perceptions envahissantes. Ce comportement est toutefois autodestructeur puisqu’après avoir mangé avec excès, elle est de nouveau envahie par ces mêmes sentiments négatifs. » signale Simon Sherry (professeur adjoint en psychologie et directeur de la Personality Research Team à l’Université Dalhousie.).
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Sources : via Personality Research Team / The New York Times / Photo via / EMentalHealth
Bonjour et merci pour cet article.
Comme je me reconnais dans cette assertion! : « Imaginez une personne extrêmement perfectionniste qui, durant toute la journée, a limité rigoureusement sa consommation de nourriture, a ressenti de nombreuses émotions négatives et a vécu plusieurs conflits sociaux en raison de son inflexibilité et de ses attentes irréalistes ». L' »inflexibilité et les attentes irréalistes », c’est exactement ça le problème des boulimiques je crois. Le refuge dans la nourriture n’est que le symptôme des déceptions et frustrations multiples ressenties au quotidien par des personnalités perfectionnistes et idéalistes, qui connaissent peu la nuance et le relativisme (je me permets d’autant plus de le dire que je m’inclus complètement dans la description). On voudrait que tout soit parfait, soi-même, comme toutes les situations de la vie. On voudrait vivre dans un film, réglé au millimètre et dans lequel chaque temps mort apporterait son lot de bénéfices et serait pleinement vécu.
Justemasha
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