La solitude aggrave les symptômes du rhume

La solitude aggrave les symptômes du rhume

Le rhume (rhinite virale, rhinite aiguë) est une infection courante, avec plusieurs épisodes par année, essentiellement dès l’arrivée de l’automne et jusqu’à la fin du printemps. Même avec une bonne hygiène de vie (exercice physique, méditation, nutrition hivernale, sommeil équilibré,…), il est parfois difficile de passer à côté. Cette infection n’est pas à prendre à la légère et peut avoir des conséquences graves. Visant particulièrement les fosses nasales (le nez) et de la gorge, le rhume est causé par un virus (rhinovirus). La rhinite virale ou aiguë touche les personnes à tous les âges et provoque des éternuements, un mal de gorge, un écoulement nasal, une sensation de nez bouché (congestion nasale).

Dans la majorité des cas, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes en une semaine environ, mais cette maladie contagieuse peut nécessiter de consulter un médecin. Le traitement médical d’un rhume est indispensable pour les bébés, les enfants en bas âge et les personnes âgées ou fragiles à cause d’un risque d’insuffisance respiratoire. Dans le cas où les symptômes persistent et se compliquent (sinusite, otite, fièvre, sueurs, frissons, maux de tête, toux persistante, respiration sifflante, etc.), le rhume doit être traité quel que soit l’âge.

Par ailleurs, la santé mentale et le bien-être psychique sont importants tout au long de la vie, et l’influence sur notre santé physique n’est pas anecdotique. Dans un contexte social rassurant et entouré par nos proches, il est toujours plus facile d’affronter les petits maux du quotidien ou les maladies plus graves. Et selon les résultats d’une recherche publiés en 2017, les symptômes du rhume se ressentent plus quand les gens se sentent seuls.

La solitude prédit un ressenti plus important des symptômes du rhume

La solitude prédit un ressenti plus important des symptômes du rhume


Être enrhumé n’est pas une rigolade, même si aujourd’hui on peut traiter parfaitement cette infection. C’est gênant et fatiguant, sans parler des possibilités que l’infection puisse s’aggraver. Cependant, avoir un rhume si vous êtes seul peut réellement être pire, selon une étude publiée par l’American Psychological Association dans la revue Health Psychology.

Souffrir d’un rhume est assez ennuyeux, mais si vous êtes seul, vous risquez de vous sentir encore plus mal. L’étude a révélé que les personnes qui se sentent seules sont plus enclins à déclarer que leurs symptômes du rhume sont plus graves que ceux qui ont des réseaux sociaux plus forts. La solitude met les gens à risque de mortalité prématurée et toutes sortes d’autres maladies physiques. Jusqu’à aujourd’hui, rien n’a été fait pour envisager l’influence de la solitude sur une maladie aiguë mais temporaire à laquelle nous sommes tous vulnérables, comme le rhume.

Les chercheurs ont fait une distinction entre le sentiment d’isolement social solitaire et réel. Cette étude porte sur la qualité des relations, et non pas sur la quantité. Vous pouvez être dans une pièce bondée de personnes et vous sentir très seul. Cette perception est ce qui semble être importante quand il s’agit des symptômes du rhume.

Allergie au pollen

Pour mener à bien cette tâche, il fallait trouver des gens isolés, puis les isoler et leur « donner » un rhume. Au total, 159 personnes âgées de 18 à 55 ans, dont près de 60% d’hommes, ont été évaluées pour leur santé psychologique et physique, recevant des gouttes nasales induisant le froid et des mises en quarantaine pendant cinq jours dans des chambres d’hôtel.

Les participants ont été notés à l’avance sur une échelle au sujet de leur solitude et leur réseau social. Ils ont été suivis pendant et après le séjour de cinq jours. Après ajustement pour les segments comme la démographie, le sexe, l’âge, la saison, l’effet dépressif et l’isolement social, les résultats ont montré que ceux qui se sentaient seuls ne risquaient pas plus d’avoir un rhume que ceux qui ne l’étaient pas. Par contre, ceux qui ont été dépistés à l’avance pour leur niveau de solitude et qui ont été infectés ont rapporté une plus grande sévérité des symptômes que ceux enregistrés dans les études précédentes utilisées comme témoins. La taille des réseaux sociaux (relations sociales) des participants semble n’avoir aucune incidence sur leur état de santé.

Découverte d’une allergie croisée

Cultiver vos relations sociales pour renforcer vos immunités et la perception des symptômes


Des recherches antérieures ont montré que différents facteurs psychosociaux comme « se sentir rejeté » ou « se sentir exclu » ou ne pas avoir de liens sociaux forts avec d’autres personnes font que les gens se sentent pires physiquement, mentalement et émotionnellement.

L’effet peut être le même pour ceux sous d’autres types de stress. Chaque fois que vous avez une maladie, c’est un facteur de stress, et ce phénomène se produirait probablement. Une prédisposition, qu’elle soit physique ou mentale, peut être exagérée par un facteur de stress ultérieur. Dans ce cas, le phénomène ou la cause qui provoque stress subséquent augmente la maladie, comme par exemple la perte d’un être cher ou l’annonce d’un cancer du sein.

Enfin, ce qui rend cette étude si nouvelle, c’est le design expérimental serré, il s’agit d’une prédisposition particulière — la solitude — qui interagit avec un facteur de stress particulier. Les médecins devraient tenir compte des facteurs psychologiques lors de l’admission sur une base régulière. Cela les aiderait certainement à comprendre le phénomène lorsque la personne tombe malade.

Les chercheurs pensent que c’est un important sujet de santé publique, en particulier à cause du fardeau économique associé au rhume. Des millions de personnes sont en arrêt de travail chaque année à cause du rhume, et c’est souvent lié à ce qu’ils ressentent, et pas nécessairement avec la façon dont ils sont atteints par le rhume. Les résultats sont également une incitation à être plus actif sur le plan social et à prendre soin de votre entourage. Les relations sociales sont précieuses. Si vous construisez ces réseaux sociaux — les vrais réseaux, pas Facebook ni Instagram, qui ne sont que des mirages numériques, des outils où l’amitié n’a que le nom — en travaillant constamment sur eux et vos relations, quand vous tomberez malade, il se peut que ce soit ressenti de façon moins importante et que le traitement se passe beaucoup mieux.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Octobre 2017


Sources externes