Le régime Paléo vous connaissez ? Ce régime est sous la lumière des projecteurs régulièrement et devient l’objet d’un business qui peut soulever de nombreuses questions.
En effet, ce régime alimentaire, comme tous les régimes, implique de faire attention aux changements d’habitudes alimentaires qu’il impose.
Modifier son régime et son comportement alimentaire ne peut pas se faire anarchiquement.
Ce n’est que depuis les années soixante-dix que l’alimentation Paléo fait partie des régimes tendances. Il a été l’objet d’un livre fondateur pour ce mouvement, The Stone Age Diet, écrit par le pionnier du domaine, le gastro-entérologue américain Walter L. Voegtlin.
Cependant, comparé à d’autres régimes, pour l’heure il existe peu de littérature scientifique sur le régime Paléo.

Un biomarqueur de maladie cardiaque lié au régime Paléo
Une étude majeure sur l’impact du régime sur les bactéries intestinales révèle que les personnes qui suivent le régime Paléo ont deux fois d’un biomarqueur sanguin clé étroitement lié à une maladie cardiaque.
Publiée le 5 juillet 2019 dans la revue European Journal of Nutrition, cette étude a mesuré la quantité d’oxyde de triméthylamine dans le sang des participants.
Ce composé organique proviendrait du métabolisme de la lécithine, un lipide contenu dans les aliments et produit dans l’intestin.
Notons que des taux élevés d’oxyde de triméthylamine dans le sang sont associés à un risque accru de maladie cardiaque.

Le régime Paléo et la santé intestinale
Le régime Paléo est un régime controversé qui préconise de manger de la viande, des légumes, des noix et un nombre limité de fruits.
Il exclut les céréales, les légumineuses, les produits laitiers, le sel, le sucre raffiné et les huiles transformées.
La popularité croissante de ce régime impose de mieux comprendre l’impact que cela pourrait avoir sur la santé en général.
De nombreux partisans du régime Paleo affirment que le régime est bénéfique pour la santé intestinale, mais cette recherche suggère que, lorsqu’il s’agit de la production de d’oxyde de triméthylamine dans l’intestin, le régime Paleo pourrait avoir un impact négatif sur la santé cardiaque.
Les chercheurs ont également constaté que les populations d’espèces bactériennes bénéfiques étaient plus faibles dans les groupes de personnes qui suivent un régime paléolithique, ce qui était associé à une réduction de l’apport en glucides, et qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur d’autres maladies chroniques.

Les grains entiers sont essentiels
D’après les chercheurs, la raison pour laquelle le taux d’oxyde de triméthylamine était si élevé chez les personnes suivant un régime Paléo semblait être le manque de grains entiers dans leur régime.
Ils ont constaté que le manque de grains entiers était associé au niveau d’oxyde de triméthylamine, et pourrait constituer un lien entre la réduction des risques de maladies cardiovasculaires constatée chez les populations à forte consommation de grains entiers.
Les chercheurs ont également découvert des concentrations plus élevées de bactéries produisant de l’oxyde de triméthylamine dans le groupe Paléo.
« Ce régime exclut toutes les céréales et nous savons que les céréales complètes sont une source fantastique d’amidon résistant et de nombreuses autres fibres fermentescibles essentielles à la santé du microbiome intestinal », souligne l’étude.
Parce que l’oxyde de triméthylamine est produit dans l’intestin, un manque de grains entiers pourrait modifier suffisamment les populations de bactéries pour permettre une production plus élevée de ce composé.
En outre, le régime Paléo comprend de plus grandes portions par jour de viande rouge, qui fournit les composés précurseurs nécessaires à la production de l’oxyde de triméthylamine, et « les fidèles de ce régime consomment au moins deux fois le niveau recommandé de graisses saturées, ce qui est préoccupant ».
Pour conclure, il est important de comprendre qu’une variété de composants fibreux, y compris des grains entiers, peut être nécessaire pour maintenir la santé intestinale et cardiovasculaire.
Le régime Paléo suivi à l’extrême n’est donc pas la meilleure solution pour préserver sa santé à long terme.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juillet 2019

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Sources externes
Angela Genoni, Claus T. Christophersen, Johnny Lo, Megan Coghlan, Mary C. Boyce, Anthony R. Bird, Philippa Lyons-Wall, Amanda Devine. Long-term Paleolithic diet is associated with lower resistant starch intake, different gut microbiota composition and increased serum TMAO concentrations. European Journal of Nutrition, 2019; DOI: 10.1007/s00394-019-02036-y, https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00394-019-02036-y
Photos © Gesina Kunkel ; rawpixel