Un régime riche en vitamine A réduit le risque de cancer de la peau

Un régime riche en vitamine A réduit le risque de cancer de la peau

La vitamine A, appelée aussi rétinol, est une vitamine liposoluble indispensable à l’organisme.

Disponible autant dans les aliments d’origine animale et végétale, son apport doit se faire sans excès ni carence.

Par exemple, une carence en vitamine A peut nuire au système immunitaire, et un excès peut augmenter le risque de fractures.

Effectivement, la vitamine A participe à notre bien-être général en contribuant à la santé de notre peau, de nos yeux et de notre système immunitaire.

De plus, elle favorise la croissance et le développement, et sa consommation dans un régime sain et équilibré serait liée à une réduction du risque de cancer de la peau.

C’est ce que rapporte une étude publiée le 31 juillet 2019 dans la revue JAMA Dermatology.

Microbiome cutané et cancer de la peau

La vitamine A et le carcinome épidermoïde cutané


Les personnes dont le régime alimentaire comprenait des niveaux élevés de vitamine A présentaient un risque moins élevé de contracter un type de cancer de la peau répandu, par rapport à celles qui mangeaient de petites quantités d’aliments et de suppléments riches en vitamine A.

Le carcinome épidermoïde cutané (CE), aussi appelé carcinome spinocellulaire, est le deuxième des cancers de la peau par ordre de fréquence, après le carcinome basocellulaire.

Ce type de cancer de la peau se développe à partir des cellules de la couche épineuse de l’épiderme (la couche superficielle de la peau) et peut atteindre toutes les parties du corps, y compris la muqueuse buccale et génitale.

Les personnes à risque sont celles ayant une peau claire, des cheveux clairs et des yeux bleus, verts ou gris.

Cependant, quiconque ayant été exposé au soleil de manière intensive a également un risque accru.

Le carcinome épidermoïde cutané est deux fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes et apparaît souvent après l’âge de 50 ans.

Un type de cancer de la peau répandu chez les personnes à la peau claire


La vitamine A est connue pour être essentielle à la croissance et à la maturation saines des cellules de la peau, mais des études préalables sur son efficacité pour réduire le risque de cancer de la peau ont été mitigées.

Cette étude fournit une autre raison de manger beaucoup de fruits et de légumes dans le cadre d’un régime alimentaire sain.

Le cancer de la peau, y compris le carcinome épidermoïde, est difficile à prévenir, mais cette étude suggère qu’un régime alimentaire sain, riche en vitamine A, peut être un moyen de réduire les risques, en plus de porter un écran solaire et de réduire l’exposition au soleil.

L’équipe de recherche a examiné les résultats de l’alimentation et du cancer de la peau des participants à deux grandes études d’observation à long terme.

Un suivi de 121 700 femmes et 51 529 hommes


Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 121 700 femmes de 1984 à 2012 et 51 529 hommes de 1986 à 2012.

Entre les deux études, environ 123 000 participants étaient de race blanche et ne présentaient aucun risque important de cancer de la peau. Aussi, ils n’avaient aucun antécédent de cancer et avaient un équilibre nutritionnel globalement sain.

Parmi les individus inclus dans l’analyse, un total de 3 978 cas de carcinome épidermoïde a été rapporté et vérifié au cours des périodes de suivi de 24 ou 26 ans.

Les deux études ont également interrogé les participants sur la couleur des cheveux, le nombre de coups de soleil graves qu’ils avaient reçus au cours de leur vie et les antécédents familiaux de cancer de la peau.

Après avoir regroupé les participants à l’étude en cinq catégories en fonction des niveaux d’apport en vitamine A, les chercheurs ont découvert que les sujets de la catégorie ayant le plus haut apport quotidien moyen en vitamine A étaient 17% moins susceptibles de contracter le cancer de la peau que ceux de la catégorie ayant le moins de vitamines totales.

  • Les personnes de la catégorie la plus élevée ont déclaré consommer en moyenne une quantité de vitamine A équivalente à une patate douce cuite au four ou à deux grosses carottes par jour.
  • Les personnes de la catégorie la plus basse ont déclaré consommer une quantité moyenne quotidienne de vitamine A équivalente à un tiers de tasse de patate douce ou d’une petite carotte, ce qui est toujours au-dessus de l’apport nutritionnel recommandé en vitamine A (selon les recommandations faites aux États-Unis, le lieu de l’étude).
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Privilégier les sources végétales de vitamine A


L’équipe a également constaté que la majorité de la vitamine A provenait du régime alimentaire des participants, en particulier de fruits et légumes, plutôt que d’aliments d’origine animale ou de suppléments de vitamines.

Les sources végétales de vitamine A comprennent non seulement les patates douces et les carottes, mais également les légumes verts à feuilles et les fruits comme les abricots et le melon (variété cantaloup). Le lait, certains types de poisson et le foie sont de riches sources de vitamine A d’origine animale.

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Par ailleurs, les auteurs soulignent qu’une trop grande quantité de vitamine A, provenant en particulier de suppléments et de sources animales, pouvait entraîner des nausées, une toxicité hépatique, un risque accru d’ostéoporose et de fracture de la hanche, voire des anomalies congénitales.

Par contre, « les effets secondaires des niveaux élevés de vitamine A d’origine végétale sont minimes », ajoutent les auteurs.

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Les chercheurs ont également découvert que la consommation élevée de pigments à base de plantes similaires à la vitamine A, tels que le lycopène, que l’on trouve couramment dans les tomates et la pastèque, était associée à une diminution du risque de cancer de la peau.

Enfin, comme l’analyse reposait sur des études interrogeant un grand nombre de personnes sur les aliments qu’ils mangeaient et observant si elles avaient ou non un cancer de la peau, plutôt que sur un essai clinique randomisé, cela ne permet pas d’établir la cause et l’effet.

« Il est possible qu’un autre facteur ait contribué aux différences, comme le fait que les personnes qui consomment plus de quantité de vitamine A ont également tendance à consommer moins d’alcool », concluent les auteurs.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Août 2019

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Sources externes


Jongwoo Kim, Min Kyung Park, Wen-Qing Li, Abrar A. Qureshi, Eunyoung Cho. Association of Vitamin A Intake With Cutaneous Squamous Cell Carcinoma Risk in the United States. JAMA Dermatology, 31 juillet 2019; DOI: 10.1001/jamadermatol.2019.1937

Photos © Jernej Graj ; Toa Heftiba