L’optimisme est associé à de meilleurs résultats pour la santé, avec des effets hypothétiques dus en partie à l’association de l’optimisme aux processus d’une « santé réparatrice ».
Jusqu’alors des travaux limités ont examiné si l’optimisme est associé à une meilleure qualité de sommeil.
Rappelons que le sommeil est un processus de restauration majeur pour l’organisme, qu’il faut préserver pour améliorer sa santé mentale et physique.
Une mauvaise qualité et un manque de sommeil sont des facteurs majeurs en cause dans les troubles de la mémoire, les troubles métaboliques, ou l’augmentation du risque cardiovasculaire.
Dans une étude publiée le 24 juillet 2019 dans la revue Behavioral Medicine, des chercheurs ont testé une hypothèse : « un plus grand optimisme est associé à une qualité et une durée de sommeil plus favorables ».
Leurs résultats confirment que les personnes optimistes dorment mieux et plus longtemps.
Optimisme ?
Disposition d’esprit qui consiste à voir le bon côté des choses, à trouver que tout est pour le mieux, à ne pas s’inquiéter des embarras présents et à bien augurer de l’avenir.
Trésor de la langue française – TLFi – Atilf

Un optimiste dort sur ses deux oreilles
Les personnes les plus optimistes tendent à être de meilleurs dormeurs, selon une étude menée auprès de jeunes adultes et personnes d’âge moyen.
Pour obtenir leurs résultats, les chercheurs ont analysé les données de plus de 3 500 personnes âgées de 32 à 51 ans.
Les résultats de cette étude ont révélé des liens significatifs entre l’optimisme et diverses caractéristiques du sommeil, notamment les caractéristiques sociodémographiques, les problèmes de santé et les symptômes dépressifs.
Les niveaux d’optimisme des participants ont été mesurés à l’aide d’une enquête qui leur demandait d’évaluer sur une échelle de points leur degré d’accord avec des affirmations positives telles que « je suis toujours optimiste pour mon avenir » et avec des phrases négatives telles que comme « je ne m’attends pas à ce que les choses se passent comme je le veux ». Les résultats du sondage allaient de six (le moins optimiste) à 30 (le plus optimiste).

Les participants ont rendu compte de leur sommeil à deux reprises, à cinq ans d’intervalle, en évaluant la qualité et la durée de leur sommeil au cours du mois précédent.
L’enquête a également évalué leurs symptômes d’insomnie, leur difficulté à s’endormir et le nombre d’heures de sommeil qu’ils ont réellement eu chaque nuit.
Un sous-groupe de participants faisait partie d’une étude auxiliaire sur le sommeil et portait des moniteurs d’activité pendant plusieurs jours consécutifs et plusieurs fois par an sur le temps de l’étude.
Les moniteurs ont collecté des données sur leur durée de sommeil, leur pourcentage de temps d’endormissement et leur agitation pendant leur sommeil.

Ensuite, les auteurs ont constaté qu’avec chaque augmentation d’écart-type – la distance typique entre les points de données – le score d’optimisme des participantes était de 78% plus susceptible de signaler une très bonne qualité de sommeil.
De même, les personnes plus optimistes étaient plus susceptibles de déclarer avoir suffisamment dormi, dormant six à neuf heures par nuit.
De plus, ils étaient 74% plus susceptibles de ne présenter aucun symptôme d’insomnie et rapportaient moins de somnolence diurne.
Ces résultats confirment ceux d’une étude antérieure par les mêmes auteurs, qui ont découvert que les optimistes âgés de 45 à 84 ans avaient deux fois plus de chances d’avoir une santé cardiaque idéale.

Le manque de sommeil est un problème de santé publique
Nous passons près d’un tiers de notre vie assoupi. Mémoire et apprentissage, métabolisme, immunité… même si beaucoup d’hypothèses doivent encore être confirmées, et si d’autres ne manqueront pas d’être formulées, il est parfaitement établi que le sommeil est crucial pour de nombreuses fonctions biologiques. L’enjeu est de taille : la fréquence des troubles du sommeil, qui touchent une part importante de la population, a augmenté ces dernières décennies. Elle interroge l’évolution à venir de notre état de santé.
INSERM
Selon plusieurs rapports de nombreux adultes n’obtiennent pas suffisamment de sommeil, ce qui augmente les risques de développer de nombreuses maladies chroniques.
Le manque de sommeil sain est un problème de santé publique, car une mauvaise qualité de sommeil est associée à de multiples problèmes de santé, notamment des risques plus élevés d’obésité, d’hypertension et de mortalité toutes causes confondues.

Être optimiste réduit l’inquiétude et les pensées ruminantes qui empêchent de dormir
L’optimisme, que l’on peut considérer simplement comme la conviction que des choses positives se produiront à l’avenir, s’est révélé être dans cette étude un atout psychologique d’une importance particulière pour réduire ou vivre sans maladie et en meilleure santé.
Bien qu’une association significative et positive ait été trouvée entre optimisme et sommeil de meilleure qualité, les résultats doivent être interprétés avec prudence.
Pour l’heure, les scientifiques ne sont pas certains des mécanismes exacts par lequel l’optimisme influence les habitudes de sommeil.
Ils ont émis l’hypothèse que la positivité pourrait atténuer les effets du stress en favorisant l’adaptation et l’adaptabilité, ce qui permettrait aux optimistes de se reposer en paix.
Les optimistes sont plus susceptibles de s’engager activement dans une stratégie d’adaptation centrée sur le problème. L’une des raisons majeures et qu’ils interprètent les événements stressants de manière plus positive, réduisant ainsi l’inquiétude et les pensées ruminantes quand ils s’endorment et tout au long de leur cycle de sommeil.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Août 2019

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Sources externes
Rosalba Hernandez, Thanh-Huyen T. Vu, Kiarri N. Kershaw, Julia K. Boehm, Laura D. Kubzansky, Mercedes Carnethon, Claudia Trudel-Fitzgerald, Kristen L. Knutson, Laura A. Colangelo, Kiang Liu. The Association of Optimism with Sleep Duration and Quality: Findings from the Coronary Artery Risk and Development in Young Adults (CARDIA) Study. Behavioral Medicine, 2019; 1 DOI: 10.1080/08964289.2019.1575179, https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/08964289.2019.1575179
Photos © Kayla Farmer ; Marion Michele ; Hannah Busing ; Quân Nguyễn ; Ben White