Dormir à des heures irrégulières est lié à des troubles métaboliques

Dormir à des heures irrégulières est lié à des troubles métaboliques

Le diabète, l’obésité, et l’hypercholestérolémie sont plus fréquents chez les personnes dormant irrégulièrement.

La qualité de notre sommeil et le respect des horaires de coucher et de réveil influencent notre bien-être et notre santé. En effet, les structures de sommeil irrégulières sont liées à des troubles métaboliques.

Une étude publiée en mai 2019 dans la revue Diabetes Care a révélé que le fait de ne pas respecter un horaire de coucher et de réveil régulier, et donc de dormir différemment chaque nuit, peut accroître les risques d’obésité, de cholestérol élevé, d’hypertension, de glycémie élevée et d’autres troubles métaboliques.

Pour chaque heure de variabilité dans le temps passé au lit et au sommeil, une personne peut avoir jusqu’à 27% plus de chances de souffrir d’une anomalie métabolique.

Les méfaits d'un sommeil négligé

Les méfaits d’un sommeil négligé


De nombreuses études antérieures ont montré le lien entre l’insuffisance de sommeil et un risque plus élevé d’obésité, de diabète et d’autres troubles métaboliques.

Mais les chercheurs n’en savaient pas beaucoup sur les effets du sommeil irrégulier, de la grande variabilité quotidienne de la durée et de la synchronisation du sommeil.

Cette dernière étude montre que, même en tenant compte de la quantité de sommeil d’une personne et d’autres facteurs liés au mode de vie, le décalage d’heure au lit ou la durée d’une nuit de sommeil multiplie les effets métaboliques indésirables.

Pour obtenir leur résultat, les chercheurs ont suivi 2 003 hommes et femmes âgés de 45 à 84 ans participant à l’étude The Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis (MESA).

Les méfaits du manque de sommeil sur la santé

Les participants ont été étudiés pendant 6 ans en moyenne pour déterminer les associations entre la régularité du sommeil et les anomalies métaboliques. Pour assurer une mesure objective de la durée et de la qualité du sommeil, les participants portaient des montres-bracelets actimètre afin de suivre de près les horaires de sommeil pendant 7 jours consécutifs.

Ils ont également tenu un journal de sommeil et répondu à des questionnaires sur les habitudes de sommeil et d’autres facteurs liés au mode de vie et à la santé.

Les mesures objectives et la taille importante et variée de l’échantillon sont les points forts de cette étude. De même que la capacité de l’étude à examiner non seulement les facteurs actuels, mais aussi à mener une analyse prospective qui a permis d’évaluer si les habitudes de sommeil irrégulier pourraient être liées à de futures anomalies métaboliques.

Dormir moins de 6 heures par nuit augmente le risque cardiovasculaire

Sommeil irrégulier et anomalies métaboliques


L’hypothèse des chercheurs selon laquelle il existait en fait de telles associations s’est avérée correcte.

Les individus dont les heures de coucher et les heures de sommeil variaient davantage présentaient une prévalence plus élevée de problèmes métaboliques.

De plus, ces associations persistaient après ajustement sur la durée moyenne du sommeil. C’était également le cas quand ils ont examiné les participants ayant développé des troubles métaboliques au cours des six années de suivi.

Les résultats prospectifs ont montré que les variations de la durée du sommeil et de l’heure du coucher ont précédé l’apparition d’un dysfonctionnement métabolique.

Selon les auteurs, cela fournit certaines preuves à l’appui d’un lien de causalité entre sommeil irrégulier et dysfonctionnement métabolique.

Dormir plus longtemps conduit à une alimentation plus saine

Les participants dont la durée de sommeil variait plus d’une heure étaient plus susceptibles d’avoir des horaires de travail en dehors des journées, de fumer et d’avoir une durée de sommeil plus courte. Ils présentaient également des symptômes dépressifs plus élevés, un apport calorique total et un index d’apnée-hypopnée (IAH) plus important.

L’augmentation de la durée du sommeil ou de la variabilité au coucher était fortement associée à de multiples problèmes métaboliques et simultanés, tels qu’un taux de cholestérol HDL plus bas et un tour de taille plus élevé, une pression artérielle, des triglycérides totaux et une glycémie à jeun.

Enfin, ces résultats suggèrent que le maintien d’un horaire de sommeil régulier a des effets métaboliques bénéfiques, et qu’il faut favoriser un sommeil suffisant et d’autres modes de vie sains dès le plus jeune âge.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2019

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Sources externes


Huang, T., Redline, S. Cross-sectional and prospective associations of actigraphy-assessed sleep regularity with metabolic abnormalities: The Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. Diabetes Care, Mai 2019 DOI: 10.2337/dc19-0596, http://care.diabetesjournals.org/content/early/2019/05/21/dc19-0596

Photos © Connor Irwin ; Yuris Alhumaydy