On ne le dira jamais assez, l’activité physique et le sport ont des bénéfices sur notre santé physique et mentale.
Selon des recherches récentes, l’entraînement aux exercices d’endurance modifie de manière bénéfique la composition du microbiote intestinal.
En effet, des chercheurs finlandais et espagnols révèlent qu’un exercice d’endurance de six semaines modifie le métagénome intestinal.
Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Frontiers in Microbiology du 3 octobre 2018.

Exercice d’endurance et microbiote intestinal
L’équipe de recherche a réalisé une intervention d’exercice pour les femmes en surpoids, qui a été complétée par 17 sujets.
Sur une période de six semaines, des femmes auparavant sédentaires ont participé à trois sessions de formation par semaine avec un vélo-ergomètre (vélo d’appartement).
L’intensité de l’entraînement était contrôlée par la fréquence cardiaque.

Au cours de l’étude, d’autres facteurs liés au mode de vie, notamment le régime alimentaire, n’ont pas été modifiés pour que les effets de l’exercice puissent être observés.
Après six semaines d’entraînement, les microbes potentiellement responsables d’une inflammation (protéobactéries) ont diminué et les microbes liés au métabolisme accru (akkermansia) ont augmenté.
Même s’il n’y a pas eu de baisse significative du poids des sujets, l’exercice a eu d’autres effets bénéfiques sur la santé, indique les chercheurs.

Exercice physique : complément indissociable d’une alimentation saine
En effet, ils ont constaté que les phospholipides et le cholestérol dans les particules de VLDL (lipoprotéine de très basse densité) diminuaient en réponse à l’exercice.
Ces changements sont bénéfiques pour la santé cardiométabolique, car les VLDL transportent les lipides du foie vers les tissus périphériques, se transforment en « mauvais » cholestérol LDL dans la circulation et ont donc des effets cardiovasculaires nuisibles.
L’entraînement physique a également diminué l’activité de VAP-1 (vascular adhesion protein 1), ce qui peut avoir des effets anti-inflammatoires bénéfiques, en particulier sur le système vasculaire, bien que les mécanismes sous-jacents n’aient pas pu être déterminés dans cette étude.

Par ailleurs, la question de savoir si la bactérie Akkermansia (qui compose notre microbiote intestinal) détermine les bénéfices de l’exercice pour la santé. Des examens supplémentaires sont en cours pour y répondre.
Quelques autres études transversales ont montré que les microbes appartenant au genre Akkermansia sont plus abondants chez les sujets physiquement actifs que chez les sujets inactifs.
Akkermansia a récemment fait l’objet de recherches intensives et certains chercheurs pensent que cela pourrait prévenir l’obésité et le diabète.
Cependant, d’autres études sont nécessaires pour prouver qu’Akkermansia pourrait jouer un rôle bénéfique pour la santé grâce à l’exercice. Outre la composition du microbiote intestinal, des modifications de leurs gènes, c’est-à-dire de leur fonctionnalité, ont été étudiées.
Enfin, l’étude indique, abondance des gènes fonctionnels n’a pas beaucoup changé, ce qui était peut-être à prévoir, car le régime alimentaire n’a pas changé pendant l’entraînement.
Les chercheurs soulignent que « si la période d’entraînement avait été plus longue, des effets plus importants auraient probablement été observés. »

Conseils pour la pratique d’exercices d’endurance
Premièrement, il faut se fixer des objectifs progressifs et penser à varier les exercices.
Le but est de renforcer son cœur, brûler des calories, améliorer son endurance, et muscler l’ensemble de son corps.
Quels types d’exercices ?
Quelques exemples :
- Tapis de course ;
- Vélo ergomètre (vélo d’appartement amélioré) ;
- Rameur ;
- Cordes à sauter ;
- Toutes les activités cardio-training en salle ou en cours collectif.
Les clefs de la réussite ?
- Être régulier. Par exemple 15 minutes de corde à sauter ou 30 minutes de jogging par jour ;
- Mesurer son rythme cardiaque ;
- Définir des périodes d’exercices à rythme élevé (entre 30 s et 3 min) interrompues de périodes de récupération ;
- Travailler ses muscles respiratoires ;
- Avoir une alimentation équilibrée ;
- Si besoin, prendre conseil auprès d’un professionnel du sport et de la remise en forme (coach, etc.).
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Octobre 2018
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Sources externes
- « Six-Week Endurance Exercise Alters Gut Metagenome That Is not Reflected in Systemic Metabolism in Over-weight Women. », Frontiers in Microbiology, 2018; 9 DOI: 10.3389/fmicb.2018.02323 ; https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2018.02323/full
- « Microbiote intestinal, nouvel organe au potentiel extraordinaire », http://www.inra.fr/Grand-public/Alimentation-et-sante/Tous-les-dossiers/Metagenome-intestinal
- Photos © SportPlus® (Vélo d’appartement avec application de contrôle) ; bruce mars ; Bernd Viefhues ; Ev ; Clique Images
Salut Jimmy ! Intéressant cet article ! J’avais également lu que l’effort physique se devait d’être d’une intensité moyenne et non prolongée si nous voulions bénéficier de ses avantages. Au delà d’une certaine intensité et durée, il semblerait que le sport soit néfaste dans le sens où le flux sanguin serait conduit vers les muscles et non plus vers les intestins ce qui conduirait à augmenter la perméabilité intestinale ( selon le docteur Daniel Sincholle dans son livre « le nouveau guide des probiotiques »).
Merci pour tes articles !
Quentin, merci pour ton commentaire la référence de ce livre sur les probiotiques.