Les recommandations en matière d’alimentation visant à limiter la viande rouge sont basées sur des études observationnelles qui associent l’ingestion au risque de maladie cardiovasculaire et le potentiel de sa teneur en acides gras saturés à augmenter le cholestérol LDL (lipoprotéines de basse densité).
Cependant, la relation entre la viande blanche et le risque de maladie cardiovasculaire, ainsi que les effets de la source de protéines alimentaires sur les sous-fractions de particules de lipoprotéines, n’ont pas fait l’objet d’une évaluation approfondie.
Contrairement à la croyance populaire, la consommation de viande rouge et de viande blanche telle que la volaille a des effets égaux sur le taux de cholestérol dans le sang. C’est ce que rapporte une étude publiée le 4 juin 2019 dans la revue American Journal of Clinical Nutrition.

Viandes rouges, viandes blanches et cholestérol
Grâce à cette étude, les chercheurs ont découvert avec surprise que la consommation élevée de viande rouge ou de volaille blanche entraînait des taux de cholestérol sanguins plus élevés que de consommer une quantité comparable de protéines végétales.
De plus, cet effet a été observé, que le régime alimentaire contienne ou non de fortes concentrations de graisses saturées, ce qui augmente le cholestérol dans le sang dans la même mesure avec les trois sources de protéines.
Lorsque les chercheurs ont planifié cette étude, ils s’attendaient à ce que la viande rouge ait un effet plus négatif sur le taux de cholestérol sanguin que la viande blanche, mais les résultats révèlent que ce n’est pas le cas. Leurs effets sur le cholestérol sont identiques lorsque les niveaux de graisse saturée sont équivalents.

Les résultats indiquent qu’une restriction totale de la viande, qu’elle soit rouge ou blanche, est plus indiquée pour réduire le taux de cholestérol sanguin qu’on ne le pensait auparavant, et que les protéines végétales sont les plus saines pour le cholestérol sanguin.
Cette étude a également révélé que la consommation de grandes quantités de graisse saturée augmentait les concentrations de grandes particules de LDL enrichies en cholestérol qui avaient un lien plus faible avec les maladies cardiovasculaires que les particules de LDL plus petites.
De même, les viandes rouges et blanches ont augmenté les quantités de LDL « volumineuses » par rapport aux régimes sans viande. Par conséquent, utiliser les niveaux de cholestérol LDL standard comme mesure du risque cardiovasculaire peut conduire à surestimer ce risque pour les apports plus élevés en viande et en gras saturés, car les tests standard de cholestérol LDL peuvent principalement refléter les niveaux de particules de LDL plus grosses.

Les protéines végétales comme alternative saine
La consommation de viande rouge est devenue impopulaire au cours des dernières décennies en raison d’inquiétudes concernant son association avec une augmentation des maladies cardiaques.
Les directives alimentaires ont encouragé la consommation de volaille comme alternative plus saine à la viande rouge, mais jusqu’à présent, il n’y avait pas eu de comparaison complète des effets de la viande rouge, de la viande blanche et des protéines autres que de la viande sur le cholestérol sanguin.
Les protéines autres que la viande, telles que les légumes, les produits laitiers et les légumineuses, telles que les haricots, présentent le meilleur bénéfice en matière de cholestérol, soulignent les chercheurs.
Pour conclure, les résultats indiquent que les conseils actuels visant à limiter la viande rouge et non la viande blanche ne devraient pas être basés uniquement sur leurs effets sur le cholestérol sanguin. En effet, d’autres effets de la consommation de viande rouge pourraient contribuer aux maladies cardiaques, et ces effets devraient être explorés plus en détail dans le but d’améliorer la santé.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2019
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Sources externes
Nathalie Bergeron, Sally Chiu, Paul T Williams, Sarah M King, Ronald M Krauss. Effects of red meat, white meat, and nonmeat protein sources on atherogenic lipoprotein measures in the context of low compared with high saturated fat intake: a randomized controlled trial. The American Journal of Clinical Nutrition, 2019; DOI: 10.1093/ajcn/nqz035, https://academic.oup.com/ajcn/advance-article/doi/10.1093/ajcn/nqz035/5494812
Photos © Lily Banse ; Raphael Nogueira ; Eric McNew ; Kay