Les pommes sont l’un des fruits les plus populaires au monde que l’on retrouve dans de nombreuses recettes.
Consommée par l’homme depuis le Néolithique, la pomme se décline aujourd’hui au travers de plusieurs milliers de variétés cultivées.
La pomme est un fruit très apprécié des petits et des grands. C’est une excellente source de nutriments, contenant notamment de la vitamine C (6,25mg/100g), de la vitamine K1 (2,39 µg/100g), plusieurs types de vitamines B (thiamine, riboflavine, niacine, acide pantothénique,…), des antioxydants naturels et de nombreux minéraux.
De plus, les pommes sont également une bonne source de fibres alimentaires, d’où l’intérêt de les consommer entières dans un régime alimentaire sain et équilibré.
Sous forme de jus maison frais, les pommes sont délicieuses, mais vous allez perdre une partie des bienfaits et la quantité de sucre qu’elles contiennent n’en font pas que des amies.

Cependant, comme pour tout autre aliment cru, les pommes sont également une source de micro-organismes qui pénètrent dans l’intestin et le colonisent.
Bien que généralement temporaire, cet échange de bactéries peut avoir des conséquences sur la santé.
Afin d’enrichir la littérature scientifique sur ce fruit, une équipe de chercheurs autrichienne a décidé d’en savoir plus sur les bactéries qui accompagnent les pommes cultivées et consommées.
Les résultats de leur étude sont publiés dans la revue Frontiers of Microbiology du 24 juillet 2019.

Les pommes bio et non bio contiennent des populations bactériennes différentes
Les auteurs souhaitaient savoir plus précisément s’il existait une différence entre les populations bactériennes véhiculées par les pommes biologiques cultivées à la main et celles présentes dans les pommes typiques achetées en magasin.
Les résultats de l’équipe mettent en évidence le nombre de bactéries qu’une pomme typique véhicule.
En outre, ils montrent également comment les populations bactériennes présentes dans les pommes biologiques peuvent affecter le goût du fruit et la santé du consommateur.

Toutes les pommes ne se ressemblent pas
Les bactéries, les champignons et les virus présents dans nos aliments colonisent transitoirement nos intestins.
Par ailleurs, la cuisson en tue la plupart, de sorte que les fruits et légumes crus sont des sources particulièrement importantes de bactéries pour les intestins.
Cependant, alors que des études récentes ont cartographié le contenu fongique des pommes, l’on sait moins de choses sur les bactéries dans les pommes.
Les chercheurs ont analysé le contenu bactérien des différents composants d’une pomme, à savoir la tige, la peau, la pulpe de fruit, les graines et le calice.
Ils ont réalisé leurs analyses sur des pommes bio et des pommes conventionnelles achetées en magasin, puis ils ont comparé leurs résultats pour les deux types de fruits.

Les pommes bio ou non bio hébergent un nombre similaire de bactéries
En rassemblant les moyennes pour chaque composant de pomme, les chercheurs estiment qu’une pomme typique d’environ 240 grammes contient approximativement 100 millions de bactéries.
L’équipe a également constaté que la plupart des bactéries étaient présentes dans les graines des pommes et que la plupart des bactéries restantes s’étaient déposées dans la pulpe.
Il ont remarqué des différences nettes entre les populations bactériennes présentes dans les pommes biologiques et celles achetées au magasin.
Les pommes fraîchement récoltées et issues de l’agriculture biologique hébergent une communauté bactérienne nettement plus diversifiée, plus homogène et distincte, par rapport aux communautés conventionnelles.
Les auteurs expliquent qu’ils s’attendaient à ce que cette variété et cet équilibre limitent la prolifération de n’importe quelle espèce.
D’ailleurs, des études antérieures ont montré une corrélation négative entre l’abondance des agents pathogènes humains et la diversité des produits frais dans le microbiome.
Dans les pommes ordinaires achetées en magasin, les bactéries potentiellement dangereuses semblaient être plus abondantes.
En revanche, les pommes biologiques semblaient contenir un nombre plus important de bactéries saines.

Les pommes bio contiennent un nombre plus important de bactéries saines
Un groupe de bactéries — comprenant des agents pathogènes connus, les shigelles (Escherichia-Shigella) — était présent dans la plupart des échantillons de pommes conventionnelles, mais aucun dans les pommes biologiques.
Par contre, pour les Lactobacilles bénéfiques, des bactéries dites lactiques (probiotiques), l’inverse était vrai.
Ensuite, les auteurs indiquent que « différentes populations bactériennes peuvent également expliquer pourquoi les pommes biologiques ont meilleur goût que les pommes normales ».
En effet, le Methylobacterium, connu pour améliorer la biosynthèse des composés aromatisants à la fraise, était significativement plus abondant dans les pommes issues de l’agriculture biologique.
Aussi, les résultats concordent avec une étude récente sur la communauté fongique associée aux pommes, qui a révélé la spécificité des variétés fongiques.

En examinant les résultats actuels, les auteurs de l’étude suggèrent à la communauté scientifique de répéter cette analyse pour d’autres types de fruits.
Le but serait de déterminer si d’autres aliments de base se différencient également par leur contenu bactérien en fonction des méthodes de culture.
Effectivement, les profils de microbiome et d’antioxydants des produits frais pourraient devenir un jour des informations nutritionnelles standard, affichées aux côtés des macronutriments, des vitamines et des minéraux pour guider les consommateurs.
La prochaine fois que vous allez faire vos courses, prenez soin d’acheter des pommes bio pour profiter des bienfaits de ce fruit.
Mais prenez garde, car parfois, selon votre lieu d’achat, le domaine du bio a aussi son lot de surprises, entre des tarifs exagérés et une qualité de bio douteuse.
Fournissez-vous au maximum auprès de petits producteurs bio locaux et privilégiés les circuits courts plutôt que les grandes surfaces.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juillet 2019

Ce blog nutrition santé n’a pas vocation à remplacer votre relation avec votre médecin traitant. Les renseignements contenus sur le Blog Nutrition Santé sont tous rédigés avec des sources scientifiques et ne peuvent pas répondre à des questions médicales spécifiques, mais sont donnés à des fins purement informatives et complémentaires.
Lire la suite.
Sources externes
An Apple a Day: Which Bacteria Do We Eat With Organic and Conventional Apples? Front. Microbiol., 24 Juillet 2019. https://doi.org/10.3389/fmicb.2019.01629, https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fmicb.2019.01629/full
Early detection methods for apple fungal pathogens during postharvest period. 2018. DOI: 10.33045/fgr.v34.2018.27, https://www.researchgate.net/publication/329967531_Early_detection_methods_for_apple_fungal_pathogens_during_postharvest_period
The role of methylobacteria on strawberry flavour formation. Article in Ernahrung 35(4):149-155. Janvier 2011. https://www.researchgate.net/publication/287309403_The_role_of_methylobacteria_on_strawberry_flavour_formation
Quand les produits bio ne le sont pas. 2017. https://www.capital.fr/lifestyle/quand-les-produits-bio-ne-le-sont-pas-vraiment-1229995
Composition et teneur de la pomme, https://ciqual.anses.fr/
Photos © Georgia de Lotz ; Aarón Blanco Tejedor ; Natalie Grainger ; Annie Spratt ; Patrick Fore