Les personnes qui mangent du chocolat noir sont moins susceptibles d’être déprimées.
C’est ce que rapporte une étude publiée le 29 juillet 2019 dans la revue Depression and Anxiety.
Ces résultats viennent compléter des études antérieures publiées en 2018 qui révélaient que la consommation de chocolat noir réduit le stress et l’inflammation tout en améliorant la mémoire, l’immunité et l’humeur.
Selon les auteurs, le chocolat noir a un effet positif sur l’humeur et pour soulager les symptômes dépressifs.
Cette étude est la première à examiner le lien avec la dépression en fonction du type de chocolat consommé.

Chocolat noir et dépression
Des chercheurs ont travaillé en collaboration afin d’évaluer les données de plus de treize mille adultes pour obtenir leurs résultats.
La consommation de chocolat des participants a été évaluée par rapport à leurs scores à un questionnaire sur la santé qui évaluait les symptômes dépressifs.
Dans cette étude transversale, une série d’autres facteurs ont également été pris en compte pour garantir que l’étude ne mesure que l’effet du chocolat sur les symptômes de la dépression.
Ils ont analysé la taille, le poids, l’état matrimonial, l’ethnicité, le revenu du ménage, l’activité physique, le tabagisme et les problèmes de santé chroniques.
Après un ajustement afin de tenir compte de ces facteurs, il a été constaté que les personnes qui déclaraient manger du chocolat noir au cours de deux périodes de 24 heures avaient 70% moins de chances de déclarer des symptômes dépressifs cliniquement pertinents que celles qui déclaraient ne pas manger de chocolat.
25% des consommateurs de chocolat qui ont mangé le plus de chocolat (de toutes les sortes, pas seulement du noir) étaient également moins susceptibles de faire état de symptômes dépressifs que ceux qui n’en avaient jamais mangé.
Cependant, les chercheurs n’ont trouvé aucun lien significatif entre une consommation de chocolat non noir et des symptômes dépressifs cliniquement pertinents.

Dégustez en priorité du chocolat noir
La dépression est une affection courante dans le monde qui concerne 300 millions de personnes selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les auteurs expliquent que cette étude prouve que la consommation de chocolat, en particulier de chocolat noir, peut être associée à une réduction des risques de symptômes dépressifs cliniquement pertinents.
Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier la direction de la causalité.
« Il se peut que la dépression pousse les gens à perdre leur intérêt pour le chocolat, ou que d’autres facteurs rendent les gens moins susceptibles de manger du chocolat noir et de devenir déprimé », soulignent les auteurs.
Si une relation de cause à effet démontrant un effet protecteur de la consommation de chocolat sur les symptômes dépressifs est établie, il convient de comprendre le mécanisme biologique permettant de déterminer le type et la quantité de consommation de chocolat permettant une prévention et une gestion optimales de la dépression.
Beaucoup de personnes savent que le chocolat possède des propriétés améliorant l’humeur ou qu’il a des effets aphrodisiaques. Mais quels sont les mécanismes permettant d’établir une relation entre le chocolat et l’humeur ?

Le chocolat contient principalement un certain nombre d’ingrédients psychoactifs qui produisent une sensation d’euphorie similaire à celle des cannabinoïdes, que l’on trouve dans le cannabis.
De plus, il contient de la phényléthylamine (PEA), un neuromodulateur considéré comme important pour la régulation de l’humeur.
Cette substance a d’ailleurs déjà fait l’objet de plusieurs études, comme dans le livre du psychiatre Dr Michael Liebowitz intitulé « The Chemistry of Love » publié en 1983. Dans son livre, il insiste sur les propriétés aphrodisiaques du chocolat et les associe à la substance chimique PEA.
Enfin, les preuves expérimentales suggèrent également que les améliorations de l’humeur ne se produisent que si le chocolat est agréable au goût et agréable à manger, ce qui suggère que l’expérience de déguster du chocolat est un facteur important, et pas seulement les ingrédients présents.
Bien que ce soit le cas pour tous les types de chocolat, le chocolat noir contient une concentration plus élevée d’un type d’antioxydants, les flavonoïdes. Ces derniers améliorent les profils inflammatoires et qui jouent un rôle dans l’apparition de la dépression.
Pour conclure, avant de vous goinfrer de chocolat noir, des recherches supplémentaires sur la consommation de chocolat à long terme et sur une conception longitudinale sont nécessaires pour confirmer ces résultats et clarifier le sens de la causalité.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Août 2019

Ce blog nutrition santé n’a pas vocation à remplacer votre relation avec votre médecin traitant. Les renseignements contenus sur le Blog Nutrition Santé sont tous rédigés avec des sources scientifiques et ne peuvent pas répondre à des questions médicales spécifiques, mais sont donnés à des fins purement informatives et complémentaires.
Lire la suite.
Sources externes
Sarah E. Jackson, Lee Smith, Joseph Firth, Igor Grabovac, Pinar Soysal, Ai Koyanagi, Liang Hu, Brendon Stubbs, Jacopo Demurtas, Nicola Veronese, Xiangzhu Zhu, Lin Yang. Is there a relationship between chocolate consumption and symptoms of depression? A cross‐sectional survey of 13,626 US adults. Depression and Anxiety, 2019; DOI: 10.1002/da.22950
Liebowitz, Michael, R. (1983). The Chemistry of Love. Boston: Little, Brown, & Co.
Photos © Marta Dzedyshko