Les facteurs de style de vie, tels que les choix alimentaires et l’exposition aux produits chimiques, peuvent entraîner des changements dans l’activité des gènes. Deux de ces expositions avec des composants pharmacologiques actifs sont la consommation de café et de thé.
Le café et le thé ont été suggérés de jouer un rôle important dans la modulation du risque de maladie chez les humains en supprimant notamment la progression des tumeurs, en diminuant les inflammations et en influençant le métabolisme des œstrogènes. Ces mécanismes font l’objet d’études permanentes par des chercheurs du monde entier, et l’une d’entre-elles vient de révéler que la consommation de thé entraîne des changements épigénétiques chez les femmes.
Le thé n’a pas les mêmes effets sur les femmes et les hommes
Les changements épigénétiques sont des modifications chimiques qui éliminent ou retournent nos gènes. Dans une nouvelle étude de l’Université d’Uppsala (Suède), des chercheurs montrent que la consommation de thé chez les femmes conduit à des changements épigénétiques dans les gènes qui sont connus pour interagir avec le cancer et le métabolisme des œstrogènes. Les résultats sont publiés dans la revue Human Molecular Genetics (Oxford Academic) du 23 mai 2017.
Il est bien connu que les facteurs de l’environnement et du mode de vie, tels que les choix alimentaires, le tabagisme et l’exposition aux produits chimiques, peuvent entraîner des changements épigénétiques. Dans l’étude en cours, les chercheurs ont étudié si la consommation de café et de thé peut entraîner des changements épigénétiques. Des études antérieures ont déjà suggéré que le café et le thé jouent un rôle important dans la modulation du risque de maladie chez les humains en supprimant la progression de la tumeur, en diminuant l’inflammation et en influençant le métabolisme des œstrogènes.
Les résultats montrent qu’il y a des changements épigénétiques chez les femmes qui consomment du thé, mais pas chez les hommes. Il est intéressant de noter que beaucoup de ces changements épigénétiques ont été trouvés dans les gènes impliqués dans le cancer et le métabolisme des œstrogènes.
« Des études antérieures ont montré que la consommation de thé réduit les niveaux d’œstrogènes, ce qui met en évidence une différence potentielle entre la réponse biologique au thé chez les hommes et les femmes. Les femmes consomment également des quantités plus élevées de thé par rapport aux hommes, ce qui augmente notre pouvoir de trouver une association chez les femmes » précise l’un des chercheurs. A l’inverse, l’étude n’a révélé aucun changement épigénétique chez les individus qui consommaient du café.
D’autres études doivent confirmer si ces changements épigénétiques sont bénéfiques
Les résultats de cette étude mettent en évidence le rôle des composants pharmacologiques actifs dans le thé impliqués dans le cancer et le métabolisme des œstrogènes, ce qui peut refléter que les effets sur la santé liés à la consommation de thé peuvent être dus à des changements épigénétiques.
Cependant, cette étude ne montre pas s’il est sain ou non de boire de thé. D’autres recherches sont nécessaires pour comprendre comment les changements épigénétiques trouvés dans cette étude affectent précisément notre santé. Il a déjà été démontré que les catéchines de thé conduisent à des changements épigénétiques in vitro et dans des cellules cancéreuses cultivées, arguant que certains des effets sur la santé du thé peuvent être entraînés par l’épigénétique.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2017
Sources
- « Tea and coffee consumption in relation to DNA methylation in four European cohorts », Hum Mol Genet ddx194., 23 Mai 2017, Oxford University Press, DOI: https://doi.org/10.1093/hmg/ddx194
Ceci n’est que, je pense, l’effet des anti-oxydants constituants du thé et du café. Mais il existe naturellement des gènes dans notre organisme qui répriment la formation de cellules anormales. Ceci ne sous-entend pas qu’on pourrait traiter des tumeurs avec des anti-oxydants. Par contre le côté préventif me semble bien plus intéressant.