L’emballage des aliments est non seulement un polluant de l’environnement, mais il pourrait aussi nuire à l’absorption des nutriments dans votre corps. C’est ce que rapporte une étude publiée en février 2018 et menée par des professeurs et des étudiants de l’Université de Binghamton, à l’Université d’État de New York (États-Unis).
En effet, les emballages alimentaires pourraient avoir une incidence négative sur le fonctionnement de votre tube digestif.
Les chercheurs ont découvert que les nanoparticules d’oxyde de zinc (ZnO) à des doses adaptées à ce que vous mangez normalement au cours d’un repas ou d’une journée peuvent modifier la façon dont votre intestin absorbe les nutriments ou l’expression de vos gènes et protéines intestinaux.
Ces nanoparticules de ZnO sont présentes dans le revêtement de certaines boîtes de conserve pour leurs propriétés antimicrobiennes et pour empêcher la coloration des aliments producteurs de soufre.
Dans l’étude, le maïs en conserve, le thon, l’asperge et le poulet ont été étudiés en utilisant la spectrométrie de masse pour estimer combien de particules pourraient être transférés à la nourriture. Il a été constaté que la nourriture contenait 100 fois l’apport alimentaire journalier en zinc.
Nanoparticules et santé
Certains chercheurs ont déjà examiné les effets des nanoparticules sur les cellules intestinales, mais ils ont tendance à travailler avec des doses très élevées et à rechercher une toxicité évidente, comme la mort cellulaire.
Dans cette dernière étude, les chercheurs ont examiné la fonction cellulaire, qui est un effet beaucoup plus subtil, et les doses de nanoparticules qui sont plus proches de ce à quoi vous pourriez réellement être exposé.
L’effet des particules sur le tube digestif
Les nanoparticules ont tendance à se fixer sur les cellules représentant le tractus gastro-intestinal et provoquer le remodelage ou la perte des microvillosités, qui sont de minuscules projections sur la surface des cellules absorbantes intestinales qui aident à augmenter la surface disponible pour l’absorption.
Cette perte de surface tend à entraîner une diminution de l’absorption des nutriments, certaines des nanoparticules provoquent également une signalisation pro-inflammatoire à fortes doses, ce qui peut augmenter la perméabilité du modèle intestinal. Cela signifie que les composés qui ne sont pas censés passer dans la circulation sanguine pourraient être en mesure d’y arriver.
Les chercheurs précisent qu’ils ne savent pas si ces effets, avérés en laboratoire, peuvent avoir des conséquences à long terme sur la santé. A noter que c’est la première étude qui analyse comment les nanoparticules de ZnO affectent le corps humain.
Enfin, il est difficile de dire quels sont les effets à long terme de l’ingestion de nanoparticules sur la santé humaine, en particulier sur la base des résultats d’un modèle de culture cellulaire.
Ce que le modèle de l’étude montre est que les nanoparticules ont des effets sur le modèle in vitro, et que comprendre comment elles affectent la fonction intestinale est un important domaine d’étude pour la sécurité des consommateurs.
Pour conclure, les chercheurs indiquent que des travaux futurs porteront sur ces interactions entre le microbiome alimentaire et l’additif alimentaire.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Avril 2018
Sources externes
- « ZnO nanoparticles affect intestinal function in an in vitro model. », Food & Function, http://pubs.rsc.org/en/Content/ArticleLanding/2018/FO/C7FO02038D#!divAbstract, 2018; 9 (3): 1475 DOI: 10.1039/C7FO02038D
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