Découverte en 1999, la ghréline joue un rôle primordial dans l’appétit.
Peptide d’origine gastrique, la ghréline stimule la sécrétion de l’hormone de croissance et augmente l’adiposité (accumulation de graisse dans le tissu cellulaire sous-cutané).
Selon de nouvelles recherches, cette hormone intestinale augmente la réponse à la nourriture et favorise le conditionnement aux odeurs liées aux aliments.
Les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Cell Reports du 4 décembre 2018.
La ghréline nous rend plus vulnérables aux stimuli qui provoquent la faim
Quelle que soit la saison, il est difficile de surveiller son poids si l’on est sensible à un certain effet yoyo, encore plus pendant la période des fêtes de fin d’année, avec les images et les odeurs de nourriture auxquelles il est parfois difficile de résister.
Un facteur dans cette réponse à la faim est une hormone trouvée dans l’estomac. Elle nous rend plus vulnérables aux odeurs de nourriture savoureuse, en encourageant les excès alimentaires et l’obésité.
Des recherches antérieures ont démontré que la ghréline encourage l’alimentation et la production de dopamine, un neurotransmetteur important pour la réponse à la récompense.
Dans la présente étude, les chercheurs ont injecté de la ghréline à 38 sujets et les ont exposés à diverses odeurs, tant alimentaires que non alimentaires, tout en leur montrant des images neutres d’objets aléatoires, de sorte qu’à terme, les sujets les ont associées aux odeurs.
La ghréline améliore le conditionnement des odeurs de nourriture
À l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les chercheurs ont enregistré une activité dans les régions du cerveau impliquées dans la réponse à la récompense de la dopamine.
Ils ont constaté que l’activité dans ces régions était plus élevée chez les sujets ayant reçu une injection de ghréline, mais uniquement en réponse aux images associées aux odeurs d’aliments.
Cela signifie que la ghréline peut « contrôler » le cerveau qui associe une récompense aux odeurs de nourriture.
Les sujets ont également évalué la qualité des images associées à l’odeur des aliments et les résultats ont montré que la ghréline réduisait le temps de réponse et augmentait la qualité perçue des images associées aux aliments, mais n’avait aucun effet sur leur réaction aux images associées aux odeurs non alimentaires.
Les personnes souffrant d’obésité ont souvent une réactivité anormale aux signaux alimentaires qui pullulent dans notre environnement, par exemple face à la publicité des fast-foods ou des plats préparés, et la tonne d’émissions TV sur les thèmes culinaires.
Enfin, cette étude montre que la ghréline peut être un facteur majeur de leur réponse accrue aux signaux alimentaires.
Les régions du cerveau identifiées ont été liées à un endophénotype neural qui confère une vulnérabilité à l’obésité, suggérant une hypersensibilité d’origine génétique aux images et aux odeurs associées aux aliments.
« L’obésité est de plus en plus courante dans le monde et cause des problèmes de santé tels que les maladies cardiaques et le diabète. Cette étude décrit le mécanisme par lequel la ghréline rend les gens plus vulnérables aux stimuli provoquant la faim, et plus nous aurons de connaissance, plus il sera facile de développer des traitements qui contrecarrent cet effet », concluent les auteurs.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Décembre 2018
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Sources externes
- « Ghrelin Enhances Food Odor Conditioning in Healthy Humans: An fMRI Study. », Cell Reports, 2018; 25 (10): 2643 DOI: 10.1016/j.celrep.2018.11.026
- « Une nouvelle hormone : la ghréline », https://www.societe-neuroendocrinologie.fr/Breves/15-Une-nouvelle-hormone-la-ghreline
- Photos © Tristan Gassert ; Sander Dalhuisen ;