Comment le smartphone peut venir en aide aux personnes dépressives et anxieuses ?

Comment le smartphone peut venir en aide aux personnes dépressives et anxieuses ?

Le smartphone est devenu le compagnon de millions de personnes qui ne peuvent plus voir la vie autrement qu’au travers de ce petit écran tactile.

Que ce soit pour se déplacer, communiquer, photographier, traduire, calculer ou noter, le téléphone intelligent s’immisce à chaque instant de la vie.

Avec plus de 7,7 milliards de smartphones actifs pour 7,4 milliards d’habitants sur terre en 2018, le marché du téléphone intelligent soulève de nombreuses questions et inquiétudes.

En dehors du fait qu’un certain type d’utilisation du téléphone intelligent augmente le risque de rendre son utilisateur bête et esclave, jusqu’à l’addiction numérique ou des troubles de la perception du corps, le smartphone a aussi un impact environnemental important.

Cependant, pour rester positif sur l’avenir de cet outil et profiter de son potentiel, il revient à chaque utilisateur et à chaque parent qui autorise l’usage d’un téléphone mobile à son enfant, de s’auto-éduquer et éduquer, et de sensibiliser aux bons usages du numérique.

Education des usages des outils numériques
Levez le pied sur l’usage du smartphone et reconnectez-vous dans la vraie vie.

Parmi les nombreux services qu’un smartphone peut apporter, une multitude de créateurs et de développeurs d’applications propose des outils pour éduquer, apprendre, découvrir, jouer, créer, et développer des routines pour le développement personnel et le bien-être.

Dans la liste des points positifs de notre compagnon numérique, une brèche semble s’ouvrir pour la santé depuis quelques années.

Bien que ce secteur soit encore assez timide, la place des téléphones intelligents dans la santé pourrait bientôt aider les chercheurs à mieux comprendre la nature de la dépression et de l’anxiété.

En effet, les recherches d’un psychologue utilisant des smartphones fournissent des données précieuses en temps réel.

Ces informations pourraient apporter des avantages thérapeutiques aux patients souffrant d’anxiété et de dépression.

Smartphone et santé mentale
Un usage intelligent du smartphone doit s’imposer.

Smartphone et santé mentale


Des décennies de recherche sur l’anxiété et la dépression ont abouti à la mise au point de modèles permettant d’expliquer les causes et les dimensions de ces deux troubles mentaux.

Néanmoins, malgré leur utilité bien établie, ces modèles mesurent les différences entre les individus. Ils sont dérivés d’études conçues à l’aide de quelques évaluations pouvant durer plusieurs mois, voire plusieurs années.

Les modèles sont très informatifs, mais pas optimaux pour examiner ce qui se passe émotionnellement chez une personne donnée, d’un moment à l’autre.

Ainsi, un psychologue du Département de Psychologie de l’Université de Buffalo (États-Unis) étend ses recherches avec l’usage du smartphone afin de mesurer de manière répétée et fréquente les symptômes d’individus spécifiques.

Grâce à une analyse en temps réel avec le smartphone, ce modèle permet d’évaluer la relation entre les sentiments immédiats et les symptômes ultérieurs.

Publiée dans la revue Journal of Affective Disorders le 15 janvier 2019, la recherche présente l’anxiété et la dépression d’une manière qui n’a pas encore été étudiée et les résultats suggèrent que certaines émotions persistent de manière à prédire des sentiments qui vont au-delà de ce qui se passe à un moment donné.

Des avantages thérapeutiques prometteurs
Le futur des applications mobiles en santé au service de la santé mentale.

Des avantages thérapeutiques prometteurs


Généralement, les cliniciens ne sont pas principalement intéressés par la façon dont les symptômes d’une personne se comparent à ceux d’une autre, ce sur quoi la plupart des études se concentrent.

Les cliniciens sont plutôt intéressés par la façon de changer les sentiments d’une personne souffrant d’anxiété ou de dépression.

Par conséquent, ils veulent comprendre comment changer les expériences émotionnelles d’un individu donné dans le temps et dans différentes situations.

Le seul moyen d’obtenir ce résultat directement est de mesurer ces processus de manière répétée chez une personne au fur et à mesure qu’ils se déroulent.

Pour ce faire, le psychologue a effectué des évaluations de base sur 135 participants, chacun cherchant déjà un traitement psychologique.

Traitement psychologique et smartphone
Contrôlez vos paramètres et limitez votre temps d’utilisation quotidien.

Trois fois par jour pendant dix semaines, les participants volontaires ont reçu sur leur smartphone des sondages sur leurs sentiments et leurs symptômes. Ils ont répondu au sondage dans les vingt minutes suivant son arrivée.

L’auteur de l’étude explique que « cela a généré suffisamment de rapports pour donner une bonne idée des fluctuations et des trajectoires des symptômes, et de l’affect de chaque personne », définie comme l’état de sentiment objectif faisant partie d’une émotion.

Effectivement, un smartphone donne un aperçu de l’immédiateté que des questionnaires distribués dans un laboratoire qui résument les sentiments sur de longues périodes sont impossibles à obtenir.

Nous ne pouvons pas toujours nous souvenir avec précision de ce que nous ressentions il y a des jours et des semaines, surtout si certains jours nous nous sentions vraiment mal et d’autres jours bien. Ce n’est pas facile à résumer dans une seule analyse.

Prédire une dépression avec le smartphone
Des applications médicales vont permettre de suivre des patients en temps réels et les aider.

Prédire une dépression avec le smartphone


L’anxiété et la dépression sont des troubles mentaux uniques, mais ils apparaissent souvent ensemble chez un même patient.

Ces deux troubles partagent des niveaux élevés d’émotions négatives, telles que la peur, la tristesse et la colère, tandis que de faibles niveaux d’émotions positives, comme l’excitation et l’intérêt, sont propres à la dépression.

Il n’est pas étonnant que des états affectifs particuliers, comme se sentir heureux ou être triste, soient responsables des symptômes ressentis peu de temps après.

Les chercheurs ignorent combien de temps ces affections ont tendance à persister et quels symptômes spécifiques ils entraînent des heures ou des jours plus tard.

De la sorte, cette étude a permis de constater que certains affects étaient de courte durée, mais dans le cas de la dépression, « si vous ressentiez des niveaux élevés d’affect négatif, même si nous contrôlions le degré de dépression d’un participant à ce moment-là, il était encore possible de prédire une dépression accrue 24 heures plus tard », explique l’auteur.

Ce modèle suggère que les cliniciens pourraient suivre en temps réel les effets positifs et négatifs des personnes et tracer des trajectoires indiquant un risque accru.

Enfin, si les cliniciens pouvaient identifier des facteurs de risque spécifiques d’augmentation des symptômes en temps réel, ils pourraient même utiliser des smartphones pour envoyer des suggestions sur des stratégies utiles ou expédier des alertes au médecin traitant d’un patient.

Les résultats de cette étude laissent entrevoir un avenir prometteur à celles et ceux qui veulent développer des applications intelligentes au service de la santé.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Février 2019

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Ce blog nutrition santé n’a pas vocation à remplacer votre relation avec votre médecin traitant. Les renseignements contenus sur le Blog Nutrition Santé sont tous rédigés avec des sources scientifiques et ne peuvent pas répondre à des questions médicales spécifiques, mais sont donnés à des fins purement informatives et complémentaires.

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Sources externes


« Affective models of depression and anxiety: Extension to within-person processes in daily life. », Journal of Affective Disorders, 2019 ; https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0165032718307572 ; http://arts-sciences.buffalo.edu/psychology/faculty/faculty-directory/gainey.html ; 243: 241 DOI: 10.1016/j.jad.2018.09.061

Photos © Daria Nepriakhina ; Tamara Bellis ; Thom Holmes ; Luke Porter ; Raj Eiamworakul ; rawpixel