Notre odorat est vital pour nous permettre de percevoir les odeurs et il faut prendre soin de ce sens pour le préserver tout au long de la vie.
Notons par exemple, que le système olfactif a de nombreux intérêts notamment dans le processus d’oubli et de mémorisation.
Les scientifiques travaillent régulièrement sur ce sujet afin de mieux comprendre l’impact des événements aversifs ou attirants sur la mémoire.
Une recherche publiée le 17 juin 2019 dans la revue Learning & Memory souligne la valeur des odeurs désagréables dans le rappel renforcé.
Ils ont découvert que les souvenirs sont plus forts lorsque les expériences originales sont accompagnées d’odeurs désagréables.

Mauvaises odeurs et mémoire
L’étude élargit la compréhension de ce qui peut conduire les réponses pavloviennes (réflexe pavlovien) et montre comment des expériences négatives influencent notre capacité à nous souvenir d’événements passés.
Ces résultats démontrent que les mauvaises odeurs sont capables de produire des améliorations de la mémoire chez les adolescents et les adultes, ce qui indique de nouvelles façons d’étudier comment apprendre et se souvenir d’expériences positives et négatives.
Étant donné que ces résultats couvrent différents groupes d’âge, cette étude suggère que les odeurs aversives pourraient être utilisées à l’avenir pour examiner les processus d’apprentissage émotionnel et de mémoire au cours du développement.
L’impact des expériences négatives sur la mémoire est démontré et bien connu depuis longtemps. Par exemple, si vous êtes mordu par un chien, vous pouvez développer une mémoire négative du chien qui vous a mordu et votre association négative peut également se généraliser à tous les chiens. En outre, en raison du traumatisme entourant la morsure, vous en garderez probablement un meilleur souvenir que d’autres expériences passées avec des chiens.

L’influence des associations négatives apprises sur la mémoire
L’adolescence est souvent remplie d’expériences émotionnelles positives et négatives qui peuvent changer la façon dont les individus se souviennent des stimuli présents dans leur environnement et y répondent.
Afin de mieux comprendre l’influence des associations négatives apprises sur la mémoire au cours de cette phase de développement, les chercheurs ont conçu et administré une tâche d’apprentissage pavlovienne à des personnes âgées de 13 à 25 ans.
La tâche incluait la visualisation d’une série d’images appartenant à l’une des deux catégories conceptuelles suivantes : objets (par exemple une chaise) et scènes (par exemple une montagne enneigée). Pendant que les participants à l’étude visionnaient les images, ils portaient un masque nasal relié à un olfactomètre.
Lorsque les participants visionnaient des images d’une catégorie, des odeurs désagréables étaient parfois transmises au masque par l’appareil. Lors de la visualisation d’images de l’autre catégorie de l’air non parfumé a été utilisé.

Cela a permis aux chercheurs d’examiner dans la mémoire les images associées à une mauvaise odeur ainsi que la généralisation d’images apparentées. En d’autres termes, si l’image d’une chaise était associée à une mauvaise odeur, la mémoire serait-elle améliorée uniquement pour la chaise ou pour les objets en général ?
Bien entendu, ce qui constitue une mauvaise odeur est quelque peu subjectif. Afin de déterminer quelles odeurs étaient jugées indésirables par les participants, les chercheurs ont demandé aux sujets, avant le début de l’expérience, de respirer diverses odeurs et d’indiquer celles qui leur semblaient désagréables. Les odeurs étaient des mélanges de composés chimiques fournis par un parfumeur et comprenaient des odeurs telles que le poisson en décomposition et le fumier.
Au fur et à mesure que les sujets visionnaient les images, les scientifiques ont mesuré la transpiration de la paume de la main des sujets comme un indice d’éveil. Cette technique de recherche courante est utilisée pour confirmer la création d’une association négative – dans ce cas, d’une mauvaise odeur. Un jour plus tard, les chercheurs ont testé la mémoire des participants pour les images.

Leurs résultats ont montré que les adolescents et les adultes montraient une meilleure mémoire, spécialement pour les images associées à la mauvaise odeur 24 heures après avoir vu ces images.
Enfin, les auteurs ont également constaté que les personnes ayant des réactions d’excitation plus importantes au moment où elles pouvaient ressentir une odeur désagréable ou un air pur lors de la visualisation de l’image (que l’odeur ait été réellement transmise ou non) avaient une meilleure mémoire 24 heures plus tard.
Cela suggère que l’imprévisibilité ou la surprise associée au résultat conduit à une meilleure mémoire.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2019
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Sources externes
Alexandra O. Cohen, Nicholas G. Matese, Anastasia Filimontseva, Xinxu Shen, Tracey C. Shi, Ethan Livne, Catherine A. Hartley. Aversive learning strengthens episodic memory in both adolescents and adults. Learning & Memory, 17 juin 2019; 26 (7): 272 DOI: 10.1101/lm.048413.118, http://learnmem.cshlp.org/content/26/7/272
Photos © Samantha Gades ; Jorge Fernandez ; freestocks.org ; Battlecreek Coffee Roast