La leptine, appelée aussi hormone de la satiété, est une hormone digestive peptidique. Cette hormone anorexigène régule nos réserves de graisse dans notre organisme et notre appétit en contrôlant notre sensation de satiété.
Une nouvelle recherche offre un aperçu de la leptine, une hormone qui joue un rôle clé dans l’appétit, les excès alimentaires et l’obésité.
Les résultats font progresser les connaissances sur la leptine et la prise de poids, et suggèrent également une stratégie potentielle pour le développement de futurs traitements de perte de poids.
Publiés le 18 juin 2019 dans la revue PNAS, les résultats cette étude font avancer les connaissances et donnent de nouveaux espoirs pour améliorer les traitements de perte de poids.

Mise à jour sur la biologie de la leptine
La leptine est une hormone sécrétée par les cellules adipeuses. Son rôle principal est d’informer le cerveau lorsque le stock d’énergie dans la graisse corporelle et dans le foie s’épuise.
Jusqu’à ce jour, les scientifiques n’ont pas bien compris comment les faibles concentrations plasmatiques de leptine (le composant le plus important du sang) augmentent l’appétit.
Pour cette étude, les chercheurs ont étudié la biologie de la leptine chez des rongeurs en laboratoire. Ils ont également étudié l’influence des cellules nerveuses dans le cerveau, appelées neurones AgRP, impliqués dans le contrôle de la balance énergétique et régulent de ce fait le comportement alimentaire.
Les auteurs ont découvert que les mécanismes par lesquels les réductions des concentrations plasmatiques de leptine stimulent la consommation de nourriture ne se limitaient pas au cerveau, comme on le pensait auparavant.

La leptine et la glycémie chutent lorsque les gens suivent un régime
Chez les rongeurs, le jeûne active d’abord les récepteurs de la leptine dans le cerveau, puis une étape intermédiaire impliquant le système endocrinien.
Ce système comprend l’hypophyse et les glandes surrénales, qui sécrètent une autre hormone, la corticostérone, qui régule l’énergie, les réactions au stress et la prise de nourriture. Cette hormone est « sécrétée par la partie externe du cortex de la glande surrénale à partir du cholestérol et sous la dépendance de l’ACTH hypophysaire ».
L’équipe de recherche a appris que cette chaîne d’événements est nécessaire pour que la leptine stimule la faim lorsque la nourriture est restreinte, ou que le diabète est mal contrôlé et que les concentrations plasmatiques de leptine chutent en dessous d’un seuil critique.
Dans des expériences ultérieures, les chercheurs ont également montré que la corticostérone plasmatique active les neurones AgRP, ce qui augmente la faim lorsque les niveaux de leptine ou de sucre dans le sang sont bas. Chez l’homme, la leptine et la glycémie chutent lorsque les gens suivent un régime.

Une nouvelle cible thérapeutique attrayante
Ces découvertes viennent enrichir les connaissances scientifiques sur la leptine, qui fait l’objet de recherches sur l’obésité et la perte de poids depuis sa découverte dans les années 1990.
« L’étude révèle la biologie fondamentale de la leptine et la façon dont le système endocrinien influence son effet de régulation de la prise alimentaire dans des conditions de famine et de diabète mal maîtrisé », soulignent les auteurs.
De plus, ils soutiennent également que « la recherche permet d’envisager une stratégie différente pour le développement de médicaments qui traitent l’obésité. Cela suggère que les neurones AgRP pourraient constituer une cible thérapeutique attrayante ».
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Juin 2019
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Sources externes
Rachel J. Perry, Jon M. Resch, Amelia M. Douglass, Joseph C. Madara, Aviva Rabin-Court, Hakan Kucukdereli, Chen Wu, Joongyu D. Song, Bradford B. Lowell, Gerald I. Shulman. Leptin’s hunger-suppressing effects are mediated by the hypothalamic–pituitary–adrenocortical axis in rodents. Proceedings of the National Academy of Sciences, 18 Juin 18, 2019; DOI: 10.1073/pnas.1901795116, https://www.pnas.org/content/early/2019/06/17/1901795116
P Rombauts,A Bordas, AK Banerjee, P Merat, J Bertin, et J Durao. Taux de corticostérone plasmatique, variation de poids et de température corporelle de poules Leghorn blanches naines (dw) et normales (Dw+) en réponse à une privation d’aliment. Genet Sel Evol. 1983 ; 15(2): 251–256. DOI : 10.1186/1297-9686-15-2-251, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2714599/
Photos © Gesina Kunkel ; Jennifer Burk ; Pexels