Les régimes riches en noix ont joué un rôle dans la santé cardiaque et dans la réduction du cancer colorectal comme le confirment plusieurs études précédentes.
Les données épidémiologiques suggèrent que les régimes riches en noix ont des effets bénéfiques sur la santé, y compris la réduction de la mortalité notamment dans le cas de certains types de cancers et de maladies cardiaques.
Bien qu’il existe des preuves précliniques accumulées que les noix affectent de manière bénéfique le microbiote gastro-intestinal et la santé intestinale et métabolique, ces relations n’ont pas été étudiées chez l’homme.
Une étude de l’Université de l’Illinois (États-Unis) publiée le 3 mai 2018 dans The Journal of Nutrition, explique la façon dont les noix impactent le microbiome intestinal — qui est composé de milliards de microbes ou de bactéries dans le tractus gastro-intestinal — ce qui serait peut-être à l’origine de certains de ces avantages pour la santé.
Les vertus des noix sont confirmées par de nouveaux résultats
Les noix sont des aliments qui intéressent les scientifiques pour leur impact sur le microbiome et la santé.
Les fibres alimentaires qu’elles contiennent agissent comme une source de nourriture pour le microbiote intestinal, aidant les bactéries à faire leur travail — en décomposant les aliments complexes, en nous fournissant des nutriments ou en nous aidant à nous sentir rassasier.
Les fruits, les légumes, les grains entiers, les noix et les légumineuses sont des sources végétales importantes de fibres alimentaires. Manger une variété de ces aliments aide à promouvoir un microbiote intestinal diversifié, qui à son tour aide à soutenir la santé.
Les résultats de cette dernière étude montrent que la consommation de noix n’a pas seulement affecté le microbiote intestinal et les acides biliaires secondaires dérivés microbiens, mais a également réduit les taux de cholestérol LDL (« mauvais cholestérol ») chez les adultes participant à l’étude, en insistant aussi sur les bienfaits des noix pour la santé cardiovasculaire, métabolique et gastro-intestinale.
L’interaction des noix avec le microbiome
Les chercheurs ont découvert que lorsque vous consommez des noix, cela augmente les microbes qui produisent du butyrate, un métabolite bénéfique pour la santé du côlon.
L’interaction des noix avec le microbiome contribue à produire certains de ces effets sur la santé. L’objectif des chercheurs est d’arriver à la « boîte noire », c’est-à-dire à tous les microbes de notre tractus gastro-intestinal, pour voir comment ils interagissent avec la nourriture que nous mangeons et les effets sur la santé en aval. Certains de ces effets sur la santé sont supposés être liés aux métabolites produits par les bactéries.
Pour cette étude d’alimentation contrôlée, 18 hommes et femmes adultes en bonne santé ont consommé des régimes qui comprenaient soit 0 g de noix, soit 42 g pendant deux périodes de trois semaines. Des prélèvements fécaux et sanguins ont été recueillis au début et à la fin de chaque période pour évaluer les résultats secondaires de l’étude, notamment les effets de la consommation de noix sur le microbiote fécal et les acides biliaires et les marqueurs métaboliques de la santé.
Faecalibacterium, Roseburia et Clostridium…
La consommation de noix a entraîné une abondance relative plus élevée de trois bactéries d’intérêt : Faecalibacterium, Roseburia et Clostridium.
Les microbes qui ont augmenté en abondance relative dans cette étude sur les noix proviennent de l’un des groupes de microbes de Clostridium, et il y a un intérêt accru pour ceux-ci parce qu’ils ont la capacité de faire du butyrate. Malheureusement, les chercheurs expliquent que dans cette étude, ils n’ont pas mesuré le taux de butyrate, donc ils ne peuvent pas dire que ce n’est que parce que ces microbes ont augmenté que le butyrate a augmenté.
Il y a beaucoup d’intérêt pour la bactérie Faecalibacterium car elle a également été montré chez les animaux pour réduire l’inflammation. Les animaux avec des quantités plus élevées ont également une meilleure sensibilité à l’insuline. Il y a aussi un intérêt croissant pour Faecalibacterium comme bactéries probiotiques potentielles.
Enfin, les résultats montrent également, avec la consommation de noix, une réduction des acides biliaires secondaires par rapport au contrôle. Les acides biliaires secondaires se sont avérés plus élevés chez les personnes ayant des taux plus élevés de cancer colorectal. Les acides biliaires secondaires peuvent endommager les cellules du tractus gastro-intestinal, et les microbes sont les acides biliaires secondaires.
Des recherches antérieures qui ont conduit à cette recherche microbienne ont montré que la quantité d’énergie (calories) dérivée des noix après que nous les mangeons est inférieure à ce que l’on pensait auparavant.
Pour conclure, les chercheurs précisent que, « lorsque vous faites des calculs pour déterminer la quantité d’énergie que nous avions prévue en mangeant des noix, cela ne correspondait pas à l’énergie absorbée. Vous n’absorbez que 80% de l’énergie des noix, ce qui signifie que les microbes ont accès à ces 20% de calories supplémentaires, les graisses et les fibres qu’ils contiennent, et que se passe-t-il alors ? Résultat positif ou un résultat négatif pour la santé ? Notre étude fournit des résultats initiaux qui suggèrent que les interactions des microbes avec les composants non digérés du fruit du noyer produisent des résultats positifs« .
D’autres recherches sur les vertus bienfaisantes des noix se déroulent actuellement, avec le but d’examiner d’autres métabolites microbiens et la façon dont ceux-ci influencent les résultats pour la santé, plutôt que de simplement caractériser les changements dans le microbiome.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Mai 2018
Sources externes
- « Walnut Consumption Alters the Gastrointestinal Microbiota, Microbially Derived Secondary Bile Acids, and Health Markers in Healthy Adults: A Randomized Controlled Trial« . The Journal of Nutrition, 2018; DOI: 10.1093/jn/nxy004