L’obésité se développe en raison d’un déséquilibre entre l’apport énergétique et les dépenses. Outre la décision à prendre sur ce qu’il faut manger, l’apport énergétique quotidien pourrait dépendre davantage de la décision concernant la taille de la portion à consommer.
Pour les décisions entre différents aliments, la focalisation attentionnelle est considérée comme jouant un rôle clé dans la sélection des choix.
Des résultats de recherche fournissent une première preuve que le processus cognitif de la planification avant les repas est influencé par la concentration de l’attention au moment du choix, ce qui pourrait être une opportunité pour influencer le contrôle de la sélection de la taille des repas.
L’état d’esprit a un pouvoir sur notre comportement alimentaire
Selon une nouvelle étude de l’Université de Tübingen (Allemagne), publiée le 1er juin 2018 dans la revue Appetite, une simple instruction pour changer votre façon de penser à l’approche des repas peut aider à réduire les calories.
En encourageant les participants à se concentrer sur différents types d’informations lors de la planification de leur repas, les expérimentateurs ont vu la taille des portions changer.
Adopter un état d’esprit axé sur la santé produit de meilleurs résultats que de se concentrer sur le plaisir ou le désir de faire le plein.

Une meilleure compréhension de notre comportement alimentaire
Dans la présente étude, les chercheurs ont étudié la modulation attentionnelle de la sélection de la taille des portions pendant la planification avant les repas.
Ils ont conçu une tâche de résonance magnétique fonctionnelle dans laquelle les participants sains ont été invités à adopter différentes mentalités tout en sélectionnant leur taille de portion pour le déjeuner.
Comparativement à une condition de libre choix, les participants ont réduit la taille de leurs portions lorsqu’ils envisageaient de manger pour leur santé ou leur plaisir, accompagnée d’une activité accrue dans le cortex préfrontal gauche et le cortex orbitofrontal gauche, respectivement.
En planifiant d’être plein jusqu’au dîner, les participants ont sélectionné des portions plus grandes et ont montré une tendance à une activité accrue dans l’insula gauche (cortex insulaire).

Un changement d’état d’esprit peut aider les personnes en surpoids ou obèses
L’apport alimentaire quotidien dépend fortement de la taille des portions que nous sélectionnons. L’augmentation de l’obésité depuis les années 1950 est directement liée à l’augmentation de la taille des portions. Les chercheurs constatent que de changer la mentalité d’un individu pendant la planification avant le repas a le potentiel d’améliorer le contrôle des portions.
Dans cette expérience récente, les chercheurs ont appris que les individus maigres peuvent être encouragés à faire des choix alimentaires plus sains en adoptant un état d’esprit axé sur la santé.
Les scintigraphies cérébrales ont montré comment cette approche peut déclencher une activité dans le cortex préfrontal, ce qui est lié à la maîtrise de soi et à la planification des repas. Leur étude démontre comment un changement d’état d’esprit pourrait aider les personnes en surpoids ou obèses.
Les participants à l’étude allaient du poids normal à l’obésité. On leur a dit de se concentrer sur les effets sur la santé de la nourriture, sur le plaisir prévu ou sur leur intention de rester pleins jusqu’à l’heure du souper, tout en choisissant la taille de leur portion pour le dîner.
De plus, dans une condition de contrôle, ils ont choisi leur taille de portion réelle pour le déjeuner sans aucune instruction d’état d’esprit.
Par rapport à la condition de contrôle (aucune instruction d’état d’esprit), les participants de toutes les catégories de poids ont sélectionné des portions plus petites lorsqu’ils ont été invités à penser à la santé.
En revanche, ceux qui ont adopté la mentalité de plénitude ont pris des portions plus importantes. Dans l’état d’esprit du plaisir, les participants obèses ont choisi des portions plus grandes que les participants de poids normal.
Cette tendance est corrélée à une réponse accrue dans une région de traitement du goût du cerveau. Dans la « mentalité plénitude », les personnes obèses ont montré des réponses cérébrales émoussées dans les régions pour la récompense et la régulation physiologique.
Enfin, cette influence de l’état d’esprit avant le repas sur les choix alimentaires peut contribuer au cercle vicieux qui est observé dans l’obésité. Se concentrer sur la nourriture pour le plaisir conduit à de plus grandes portions et à des réponses cérébrales accrues à la récompense alimentaire, tandis que la sensation de plénitude est perçue comme moins satisfaisante.
Le message encourageant de cette étude est que les personnes de tous les poids ont répondu positivement à une instruction d’état d’esprit sain, suggérant que cette approche devrait être considérée dans les stratégies pour une gestion saine du poids.
Les résultats suggèrent également que la publicité des aliments sains avec des slogans orientés plus vers la saveur pourrait être contre-productive, car cela peut induire un état d’esprit de plaisir, ce qui conduit à choisir des portions plus grandes chez les personnes qui ont du poids.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Août 2018
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Sources externes
- « Eating less or more – Mindset induced changes in neural correlates of pre-meal planning », Appetite, Volume 125, 1 Juin 2018, Pages 492-501, https://doi.org/10.1016/j.appet.2018.03.006, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29524474, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0195666317311509
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