Impact des émotions négatives sur notre capacité à faire confiance

Impact des émotions négatives sur notre capacité à faire confiance

Les émotions négatives font partie de notre quotidien et mieux comprendre nos émotions permet d’avancer plus sereinement dans la vie.

On le sait, pour être plus heureux, il faut parfois « faire avec », et accepter les émotions négatives ainsi que les émotions positives qui surgissent. Et comme le dit Boris Cyrulnik, « le bonheur n’est pas un état mais une aventure. Pour le rencontrer, il faut mettre les voiles ».

Ce n’est un secret pour personne, la mauvaise humeur peut avoir une incidence négative sur la façon dont nous traitons les informations et les autres.

Mais cela peut-il aussi nous rendre plus méfiants ?

Oui, selon une étude publiée le 13 mars 2019 dans la revue Science Advances, qui montre que les émotions négatives réduisent notre confiance envers autrui, même si ces émotions ont été déclenchées par des événements qui n’ont rien à voir avec la décision de faire confiance.

Un jour, je suis né, depuis j’improvise.

Mark Twain
Humeur, émotions et confiance

Humeur, émotions et confiance


Il est bien connu que les émotions, façonnent notre perception du monde, et peuvent influer sur la façon dont nous interagissons avec les autres.

Mais qu’en est-il lorsque ces émotions sont déclenchées par des événements qui n’ont rien à voir avec la personne avec qui nous interagissons ? Par exemple la gêne provoquée par un embouteillage, une amende de stationnement, ou une personne qui vous bouscule pendant les heures de pointe dans le métro.

Les chercheurs qualifient ces émotions comme étant accidentelles, car elles ont été déclenchées par des événements sans rapport avec nos interactions sociales en cours.

Il a été démontré que nos interactions quotidiennes avec les autres provoquent souvent des émotions fortuites, même si nous n’en sommes peut-être pas tout à fait conscients.

Nos émotions négatives suppriment notre confiance

Nos émotions négatives suppriment notre confiance


Pour l’étude, l’équipe a examiné si un effet aversif accidentel pouvait influencer le comportement de confiance et les réseaux cérébraux pertinents pour soutenir la cognition sociale.

Pour induire un état négatif prolongé, l’équipe a utilisé la méthode bien établie de menace de choc, selon laquelle les participants sont menacés par un choc électrique désagréable. Il a été démontré que cette menace induisait de manière fiable une anxiété anticipée.

Dans ce contexte émotionnel, les participants ont ensuite été invités à jouer à un jeu de confiance, qui impliquait de décider du montant d’argent qu’ils souhaitaient investir dans une personne qui leur est étrangère. Notons que cet inconnu avait la possibilité de rembourser en nature ou de garder tout l’argent investi pour lui seul.

Les chercheurs ont constaté que les participants avaient effectivement beaucoup moins confiance lorsqu’ils étaient inquiets de recevoir un choc, même si la menace n’avait rien à voir avec leur décision de faire confiance.

Émotions négatives et interactions sociales

Émotions négatives et interactions sociales


L’équipe de chercheurs a enregistré les réponses cérébrales des participants à l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) pendant qu’ils prenaient des décisions de confiance.

Cela a révélé qu’une région largement impliquée dans la compréhension des croyances des autres, le carrefour temporo-pariétal (ou jonction temporo-pariétale, TPJ), était considérablement inhibée lors des décisions de confiance lorsque les participants se sentaient menacés, mais pas lorsqu’ils se sentaient en sécurité.

La connectivité entre le carrefour temporo-pariétal et l’amygdale a également été significativement supprimée par un affect négatif.

De plus, dans des conditions sûres, la force de la connectivité entre le carrefour temporo-pariétal et d’autres régions importantes de la cognition sociale, telles que le sillon temporal supérieur postérieur et le cortex préfrontal (dorso-médian) permettait de prévoir le degré de confiance des participants.

Cette relation entre l’activité cérébrale et le comportement était annulée lorsque les participants se sentaient anxieux.

Lire les émotions à partir de changements minuscules dans la couleur du visage

Enfin, ces résultats montrent que les émotions négatives peuvent avoir un impact significatif sur nos interactions sociales, et plus particulièrement sur le degré de confiance que nous accordons aux autres.

En outre, les effets sous-jacents des effets négatifs sur les circuits cérébraux suppriment les mécanismes neuronaux sociaux-cognitifs importants pour comprendre et prédire le comportement des autres.

Pour se sentir plus léger et avancer sereinement dans notre vie, il est nécessaire de comprendre que les émotions négatives peuvent avoir des conséquences importantes sur la manière dont nous abordons les interactions sociales et notre perception du monde.

Même si elles sont fortuites, les émotions négatives peuvent fausser la manière dont nous prenons des décisions sociales importantes.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Mars 2019

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Sources externes


« The neural circuitry of affect-induced distortions of trust. », Science Advances, 2019; 5 (3): eaau3413 DOI: 10.1126/sciadv.aau3413

Photos © Alvin Mahmudov ; Elijah O’Donnell ; Gabriel Matula ; Gem & Lauris RK