La privation de sommeil pourrait soigner la dépression

La privation de sommeil est un antidépresseur efficace pour 45% des patients déprimés !

Le sommeil est indispensable à notre santé. Le manque de sommeil, les insomnies, nuits blanches et courtes nuits — même pour les petits dormeurs — nous posent des problèmes de concentration (troubles cognitifs) et de vitalité au quotidien, bien plus conséquents qu’une crise de bâillements.

Sur le long terme, la privation de sommeil et les troubles du sommeil ont des risques avérés pour la santé, comme pour le syndrome de l’apnée du sommeil (Sahos) qui abîme notre cerveau.

Par ailleurs, dans le cadre de la prise en charge de la dépression, il est admis depuis plusieurs années que l’insomnie peut faire partie des mécanismes de défense contre la dépression.

En 2013, des chercheurs zurichois avaient déjà démontré qu’une thérapie basée sur la privation de sommeil pouvait restructurer certaines régions du cerveau de personnes dépressives.

En suivant un protocole de privation de sommeil contrôlée, 40 à 60% des patients dépressifs examinés avaient vu une amélioration immédiate de leur humeur.

Une méta-analyse publiée en septembre 2017 dans la revue The Journal of Clinical Psychiatry vient abonder dans ce sens.

Des chercheurs stipulent que chez des patients atteints de dépression, la privation de sommeil semble agir efficacement comme un antidépresseur pour près de la moitié des patients déprimés.

La privation de sommeil : un antidépresseur non-médicamenteux

La privation de sommeil : un antidépresseur non médicamenteux ?


La privation de sommeil qui est généralement administrée dans des contextes contrôlés et hospitalisés réduit rapidement les symptômes de la dépression chez environ la moitié des patients atteints de dépression, selon la première méta-analyse sur le sujet en près de 30 ans.

Cette étude est le fruit d’un travail provenant des chercheurs de la Perelman School of Medicine de l’Université de Pennsylvanie (États-Unis).

Bien que la privation de sommeil totale ou la privation de sommeil partielle puisse produire une amélioration clinique des symptômes de dépression dans les 24 heures, les antidépresseurs sont le traitement le plus courant pour la dépression.

De tels médicaments prennent généralement des semaines ou plus pour faire naître des résultats. Les résultats de cette méta-analyse espèrent soulager les millions d’adultes estimés dans le monde qui font des épisodes de dépression majeure.

Effets antidépresseurs de la privation de sommeil
« inemuri », sieste dans le métro au Japon © Jimmy Braun

2000 études passées à la loupe pour obtenir ce résultat


Des études antérieures ont montré des effets antidépresseurs rapides de la privation de sommeil pour environ 40 à 60% des individus, mais ce taux de réponse n’a pas été analysé pour obtenir un pourcentage plus précis, et ce malgré plus de 75 études sur le sujet depuis 1990.

Plus de 30 ans après la découverte des effets antidépresseurs de la privation de sommeil, les chercheurs n’ont toujours pas une compréhension efficace de l’efficacité du traitement et de la meilleure façon d’obtenir les meilleurs résultats cliniques.

Cette nouvelle analyse rapporte précisément l’efficacité de la privation de sommeil et dans quelle population elle devrait être administrée.

Le manque sommeil est mauvais pour la santé

En examinant plus de 2 000 études, l’équipe a tiré les données d’un dernier groupe de 66 études exécutées sur une période de 36 ans.

Le but était de déterminer comment la réponse peut être affectée par le type et le moment de la privation de sommeil effectué (privation de somme totale par anticipation tardive ou tardive), l’échantillon clinique (avec des épisodes dépressifs ou maniaques, ou une combinaison des deux), l’état du médicament, l’âge et le sexe de l’échantillon.

Ils ont également exploré comment la réponse à la privation de sommeil peut différer d’une étude à l’autre selon la « réponse » définie dans chaque étude.

Ces études dans cette analyse montrent que la privation de sommeil est efficace pour de nombreuses populations. Indépendamment de la façon dont la réponse a été quantifiée, comment la privation de sommeil a été livrée, ou le type de dépression du patient, le taux de réponse trouvé est presque équivalent.

Enfin, les auteurs notent que d’autres recherches sont nécessaires, notamment ; pour identifier précisément comment la privation de sommeil provoque des réductions rapides et significatives de la gravité de la dépression ; pour inclure une évaluation plus complète des prédicteurs potentiels des résultats du traitement afin d’identifier les patients les plus susceptibles de bénéficier de la privation de sommeil.

Gageons que la longue liste des antidépresseurs consommés dans le monde puisse se réduire et être remplacée dans le futur par une liste de thérapies de cet ordre.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Septembre 2017


Sources externes