Principal aliment énergétique des cellules, le glucose est un glucide (sucre) qui fournit de l’énergie à l’organisme. Son taux dans le sang (glycémie) est régulé en fonction de nos besoins grâce à l’association insuline-glucagon.
Il est bien connu que des taux de glucose supérieurs (hyperglycémie) ou inférieurs (hypoglycémie) à certains seuils peuvent endommager les organes. D’ailleurs, un taux anormal de glucose est généralement le symptôme d’un diabète.
Cependant, une nouvelle étude révèle que les taux de glycémie normaux ne le sont souvent finalement pas.
Nouvel éclairage sur les taux de glycémie
La quantité de glucose circulant dans le sang change tout au long de la journée et de la nuit et elle est influencée notamment par les aliments que nous mangeons, l’activité physique, les hormones, la santé.
Les résultats de cette nouvelle étude publiée le 24 juillet 2018 par des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) dans la revue PLOS Biology révèle que les taux de glycémie « normaux » ne sont souvent pas normaux et qu’ils s’éloignent beaucoup plus des valeurs normales que nous le pensions.

Les glucotypes révèlent de nouveaux modèles de dysrégulation du glucose
La façon la plus courante de mesurer la glycémie consiste à tester un échantillon de sang à jeun qui révélera le niveau à ce moment précis.
Une autre méthode courante consiste à tester les taux d’hémoglobine glyquée, « HbA1C », qui reflètent la glycémie moyenne des trois derniers mois. « L’hémoglobine glyquée (ou HbA1c) est le reflet de la glycémie. Tandis que la glycémie capillaire et la glycémie à jeun sont des instantanés de l’état glycémique, l’HbA1c permet, par un dosage sanguin, d’évaluer l’équilibre glycémique sur une plus longue période (environ deux à trois mois). Associée à la lecture et à l’interprétation des résultats de votre carnet de surveillance, l’HbA1c est un marqueur du risque de complications de votre diabète à long terme », comme l’explique la Fédération Française des Diabétiques.
Malheureusement, aucune de ces mesures ne révèle les changements dynamiques qui se produisent tout au long de la journée. Plus récemment, certains patients diabétiques ont utilisé des glucomètres continus – des dispositifs relativement nouveaux – pour comprendre ces variations quotidiennes.
Cependant, dans cette dernière étude, la surveillance continue du glucose chez les participants sains a montré que les fluctuations importantes de la glycémie se produisent beaucoup plus fréquemment que prévu. En examinant les pics de glucose des 57 participants à l’étude, les auteurs ont constaté que les personnes pouvaient être classées en plusieurs glucotypes ou comportements glycémiques distincts — celles dont le glucose ne varie pas beaucoup (faible), et ceux entre (modéré).

Le diabète est un problème croissant dans le monde entier
Pour évaluer comment différentes personnes réagissent au même repas, l’équipe a fourni trois déjeuners standardisés aux participants : des flocons de maïs au lait, du pain au beurre d’arachide et une barre de nutrition. Les réponses individuelles à ces repas étaient uniques, suggérant que les personnes métabolisent les mêmes nutriments de manière individualisée.
Certains aliments couramment consommés, tels que les flocons de maïs, ont également causé un pic de glucose important chez la plupart des participants. Comme la nourriture a un impact majeur sur les fluctuations du glucose, l’équipe élabore des modèles pour prédire les aliments qui affectent personnellement chaque individu.
Les chercheurs concluent en expliquant que cette étude montre « que la dysrégulation du glucose, caractérisée par la surveillance continue du glucose, est plus répandue et hétérogène qu’on ne le pensait et peut affecter les individus considérés comme normoglycémiques par des mesures standard et que des schémas spécifiques de réponses glycémiques reflètent une physiologie sous-jacente variable. La variabilité interindividuelle des réponses glycémiques aux repas standardisés souligne également la nature personnelle de la régulation du glucose. Grâce à un phénotypage approfondi, nous avons développé un modèle pour identifier les mécanismes potentiels de la dysrégulation du glucose personnel et créé un outil Web pour visualiser un profil surveillance continue du glucose téléchargé par l’utilisateur et permettant de classer les profils de glucose individualisés en glucotypes. »
Enfin, les chercheurs indiquent que leur prochaine étude explorera les causes physiologiques de la dysrégulation du glucose — incluant non seulement la variation génétique, mais aussi la composition du microbiome et les fonctions du pancréas, du foie et de l’organe digestif. De cette manière, l’équipe de chercheurs espère mieux contrôler la dysrégulation du glucose et prévenir le diabète et ses complications associées, telles que les maladies cardiovasculaires.
© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Août 2018
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Sources externes
- « Glucotypes reveal new patterns of glucose dysregulation. », PLOS Biology, Juillet 2018, http://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.2005143 ; 16 (7): e2005143 DOI: 10.1371/journal.pbio.2005143
- Diabète, http://www.who.int/topics/diabetes_mellitus/fr/
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