Le gène de la « dent sucrée » est lié à moins de graisse corporelle

Vous êtes plutôt sucré ou salé ? Chacun est différent sur ce sujet. Cependant, l’appréciation des saveurs et des aliments ne serait pas uniquement culturelle ou le fruit d’une éducation.

En effet, le penchant irrésistible pour tous les aliments sucrés ne se caractérise pas que par la gourmandise.

Les chercheurs avaient déjà découvert précédemment que cette préférence pour les douceurs est en fait liée à une variante d’un gène. Ce dernier jouerait un rôle fondamental dans la détection du sucre par notre cerveau.

En 2017, les chercheurs ont découvert qu’un désir particulier de sucreries pouvait être déterminé par une variation génétique.

Aujourd’hui, des chercheurs ont fait une découverte surprenante, dont les résultats de l’étude sont publiés dans la revue Cell Reports du 10 avril 2018.  Les personnes ayant cette prédisposition génétique — pour ce que l’on nomme la dent sucrée — ont moins de graisse corporelle.

Sucre et graisse corporelle

Sucre et graisse corporelle


Les personnes avec une variation de gène FGF21 ont une prédisposition à moins de graisse corporelle que d’autres, c’est ce que révèle de nouvelles recherches menées à l’Université de Copenhague (Danemark).

Les chercheurs qui ont découvert l’année dernière cette variation génétique remarquent qu’elle serait l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes ont un besoin particulier de sucreries.

Les personnes avec cette variation mangent plus de sucre que d’autres. Le sucre étant dans la ligne de mire en raison du désastre qu’il provoque dans les régimes alimentaires de millions de personnes, cette nouvelle découverte vient secouer la communauté scientifique.

Facteur de croissance des fibroblastes 21
Facteur de croissance des fibroblastes 21 (FGF21) © Cell Reports

Le facteur de croissance des fibroblastes 21 (FGF21) est une hormone qui a des propriétés de sensibilisation à l’insuline. Certains essais d’analogues du FGF21 montrent une perte de poids et des effets hypolipidémiants — dont l’action diminue les lipides, comme les triglycérides ou le cholestérol, circulant dans le sang.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs montrent que cet allèle (variation génétique) est plus fortement associé à une pression artérielle et un rapport taille (hanche) plus élevés, malgré une association avec un pourcentage de graisse corporelle inférieur, qu’avec l’IMC ou le diabète de type 2. Ces phénotypes humains de variation du gène FGF21 risquent de guider la recherche sur les mécanismes et le potentiel thérapeutique du gène FGF21.

Le besoin irrépressible de sucreries est lié à moins de graisse corporelle

Le besoin irrépressible de sucreries est lié à moins de graisse corporelle


Les résultats de cette nouvelle étude contredisent tout le savoir sur le sucre et la graisse corporelle. De plus, il est important de se souligner que les chercheurs étudient seulement cette variation génétique spécifique et essayent de trouver des connexions avec le reste du corps. Cette découverte n’est qu’un petit morceau du puzzle décrivant le lien entre l’alimentation et la consommation de sucre et le risque d’obésité et de diabète.

Les effets associés à cette variation génétique ne sont pas tous positifs. La variation génétique est liée à une légère augmentation de la pression artérielle et à plus de graisse autour de la taille que les hanches.

Une alimentation riche en graisses saturées et en sucres mène à l'obésité ainsi qu'à un comportement dépressif et anxieux

Les conclusions des chercheurs sont basées sur de grandes quantités de données. Ils ont étudié l’information sur la santé de plus de 450 000 personnes. Ces données comprennent entre autres des échantillons de sang, des questionnaires sur l’alimentation et des données génétiques précises.

Les chercheurs soulignent que vu de personnes impliquées dans l’étude, cela confère aux conclusions une certaine véracité. Même si la différence dans la quantité de graisse corporelle ou le niveau de pression artérielle est mineure selon que la personne a ou non cette variation génétique, les chercheurs sont très confiants sur l’exactitude des résultats. Notons, qu’environ 20% de la population européenne a cette prédisposition génétique.

Sur la voie d'une cible médicamenteuse

Sur la voie d’une cible médicamenteuse


Enfin, ces nouvelles connaissances sur les personnes ayant ce que l’on peut nommer une « dent sucrée » d’origine génétique sont principalement importantes dans le cadre du développement de médicaments et de recherches futures. Effectivement, les chercheurs tentent actuellement de déterminer s’il est possible de cibler ou de remplacer le gène FGF21 en utilisant des médicaments afin de traiter l’obésité et le diabète.

En raison de son lien avec le sucre, le gène FGF21 constitue une cible potentielle notamment dans le traitement de l’obésité et le diabète. Cette recherche aide à comprendre les mécanismes sous-jacents de l’hormone et à prédire ses effets et ses effets secondaires.

© Blog Nutrition Santé – Jimmy Braun – Avril 2018

Sources externes